Le SAV des problèmes de Lotus

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Le SAV des problèmes de Lotus
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Le sort de Lotus est le sujet de discussion préférentiel de ce début 2014. Une situation financière compliquée depuis plusieurs mois, un accord avec Quantum au point mort, pas d’annonce officielle d’une fourniture moteur, une absence des essais pneumatiques de Bahreïn en décembre : autant de signes d’une situation préoccupante pour l’écurie d’Enstone, qui s’est enrichie de plusieurs éléments depuis le Nouvel An.

Dès le 6 janvier dernier, Lotus annonçait, par l’intermédiaire de son directeur technique Nick Chester, qu’elle ferait également l’impasse sur la première séance d’essais privés de l’année, du 28 au 31 janvier, à Jerez. « Nous allons garder notre voiture secrète un peu plus longtemps que d’autres équipes, » déclarait le Britannique. « Nous avons décidé que participer aux essais de Jerez n’était pas idéal pour notre programme de construction et de développement. Nous devrions révéler notre voiture avant les essais de Bahreïn, où nous devrions être capables de l’éprouver dans des conditions représentatives. »

De surcroît, on apprenait dans le même temps le départ de Patrick Louis, alors PDG de l’écurie, vers un poste plus élevé chez Genii Automotive, filiale du Groupe Genii qui supervise ses activités dans l’automobile et les sports mécaniques. Matthew Carter, proche de l’actionnaire minoritaire Andrew Ruhan, était alors nommé en lieu et place de Patrick Louis. Un changement d’organigramme non isolé, de nombreux responsables quittant l’écurie pour la concurrence.

Par-dessus le marché, le 10 janvier, la FIA publiait la liste officielle des inscrits pour le Championnat 2014, dans laquelle les inscriptions de Lotus et de Marussia étaient indiquées comme « sujettes à confirmation », suggérant que des pré-requis, potentiellement financiers, à la validation de leur inscription n’avaient pas été remplis.

Il n’en fallait pas moins pour que Gérard Lopez, président-fondateur de Genii Capital, ne monte au créneau dans une interview accordée à Auto Motor und Sport, pour expliquer plus avant la situation de son équipe. L’inscription provisoire de Lotus ? « Nous étions dans la liste avec un nom d’écurie incorrect, » a-t-il rétorqué. Mais c’était également le cas de McLaren, incorrectement associée avec Vodafone alors que ce partenariat s’est achevé, et dont l’inscription était, elle, validée. En outre, ces erreurs de nom ont par la suite été corrigées sur le site de la FIA, mais la mention provisoire a persisté.

L’absence aux essais de Jerez ? « Nous croyons qu’il est mieux de passer les prochaines semaines en soufflerie pour extraire davantage de la voiture. Cela nous rapporte plus qu’une séance d’essais privés. […] Le moteur hybride sera testé par Red Bull, Toro Rosso et Caterham. Leurs données nous bénéficieront également. Tout ce que Renault changera pour les essais de Bahreïn sera aussi sur notre voiture. […] La seule expérience qui nous manquera sera l’électronique, notamment l’utilisation de l’ERS. Mais ça ne devrait pas être la mer à boire. […] À Jerez, il fera peut-être 15 ou 16 degrés. Qu’y apprendrait-on à propos des pneus et du refroidissement ? Allons directement à Bahreïn. »

Le départ de nombreux cadres techniques d’Enstone ? « L’année dernière, il nous est arrivé de travailler simultanément sur trois projets. Nous avons atteint les 580 employés. Désormais, nous pouvons nous concentrer sur la voiture 2014, et par conséquent, notre effectif est descendu à environ 500 personnes. Nous avons perdu quelques ingénieurs au profit de la concurrence. […] Quand James Allison est parti pour Ferrari, ils ne sont pas devenus plus rapides. Il me semble que nous avions toujours une meilleure voiture qu’eux à la fin de la saison 2013. »

Le nouveau contrat avec Renault ? « Nous avons le moteur Renault et nous travaillons depuis longtemps sur un contrat qui soit idéal pour nous. Lotus n’est pas un simple client de Renault. Nos ingénieurs ont aidé à développer le KERS. Nous avons donc essayé de nous mettre d’accord pour que ce soit davantage qu’une fourniture moteur. Cela a quelque peu fait traîner les négociations. »

La situation financière de l’écurie ? « [Genii] a de nouveau épongé le déficit de la saison dernière. L’argent de Quantum n’est pas arrivé. Nous avons annulé la chose. Le budget de 2014 est bouclé avec l’apport de PDVSA. Nous ne nous endetterons pas plus. L’écurie est toujours la propriété à 98% de Genii. Nous avons 138 millions d’euros de dette, dont environ 100 millions de dette d’actionnaire envers Genii. Pourquoi nous [Genii, ndlr] en irions-nous en demandant le remboursement de cette dette ? Ça n’a aucun sens. Nous procédons ainsi car c’est intéressant fiscalement, et parce que nous n’avons pas de sponsor potentiel. […] Nous verrons comment récupérer cet argent en temps voulu. En ce moment, le plus important est que l’écurie aille de l’avant. Je savais depuis longtemps qu’il nous faudrait couvrir les coûts. Sans cela, j’aurais dû licencier 250 personnes. »

Depuis, quelques nouvelles encourageantes ont légèrement éclairci l’horizon d’Enstone : l’E22 a été homologuée par la FIA, et une nouvelle tentative d’accord avec Quantum, non décisive dans la survie de l’écurie, a vu le jour, confirmée par les deux parties, en les personnes de Mansoor Ijaz et Andrew Ruhan.

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