Le SAV de la course du Grand Prix de Chine 2014

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Le SAV de la course du Grand Prix de Chine 2014
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L’équipe du SAV de la F1 est revenue, dans un podcast en direct, sur la course du Grand Prix de Chine 2014 dont nous vous proposons le résumé Grand Format.

Auteur, la veille, de sa 34ème pole position en carrière, Lewis Hamilton abordait le Grand Prix de Chine 2014 le couteau entre les dents et ce dès le tour de chauffe à la fin duquel il freinait le peloton plus qu’à l’accoutumée avant que chacun ne prenne place dans les starting-blocks. Chez Mercedes, les regards étaient cependant tournés sur la F1 W05 de Nico Rosberg, quatrième sur la grille, dont le stand ne recevait plus la télémétrie : « L’équipe n’a jamais pu voir la moindre information venant de ma voiture, donc ils ne pouvaient rien faire, » explique plus tard le vainqueur du Grand Prix d’Australie. « J’ai donc dû tout faire par moi-même et, par exemple, j’indiquais à l’équipe quel était mon niveau de carburant pour qu’ils puissent déterminer si j’en consommais trop ou pas. Je devais faire ça dans le premier virage et ce n’est pas un virage facile, alors je n’ai pas vraiment apprécié. »

Rien n’empêche cependant l’Allemand de prendre le départ, même s’il est loin de délivrer un modèle du genre. Alors que, depuis la pole position, Lewis Hamilton prend un envol sans encombre, derrière, Felipe Massa réalise à nouveau un départ spectaculaire, dépassant Rosberg par la droite avant de se rabattre sur la gauche où il se glisse entre la Red Bull de Ricciardo et la Ferrari d’Alonso. Les roues du Brésilien s’entrechoquent alors avec celles de l’Espagnol, ce qui freine le Pauliste mais n’empêche pas le natif d’Oviedo de s’emparer de la 3ème place, s’intercalant entre les deux Red Bull : « J’étais un peu effrayé, » confie le pilote Williams après la course. « J’espérais que ça n’avait pas causé de dégâts sur ma voiture mais j’ai pu continuer, puis mon premier arrêt est arrivé. C’était un peu comme un cauchemar. J’ai perdu la course à ce moment-là : je suis ressorti dernier et il n’y avait pas grand-chose que je aurais pu faire. » En effet, lorsque l’ancien pilote Ferrari entre aux stands au 10ème tour, le sort l’accable : les pneus arrière ne sont pas prêts et les mécaniciens mettent une éternité à les fixer. Le Brésilien en est quitte pour un arrêt de 80 secondes et se contente de la 15ème place à l’arrivée.

À l’abordage du premier virage, le Williams frappée du n°19 n’est cependant pas la seule à s’offrir une cabriole. Tentant de dépasser Nico Rosberg sur la ligne extérieure, la FW36 de Valtteri Bottas est propulsée hors de sa ligne lorsque ses roues croisent celles de la Mercedes de l’Allemand, les deux hommes perdant ainsi un temps précieux.

À la fin du premier tour, Lewis Hamilton devance ainsi Sebastian Vettel, Fernando Alonso, Daniel Ricciardo, Felipe Massa, Nico Rosberg et Nico Hülkenberg. En fond de peloton, alors qu’il s’élançait en dernière position, Pastor Maldonado ne s’attarde pas sur les Caterham et Marussia et pointe à la 18ème position avant de sombrer dans l’anonymat pour n’en sortir qu’au moment de l’abandon de son coéquipier sur un problème de boîte de vitesses, au 28ème tour, alors que les premiers points de Lotus étaient à sa portée : « Nous avons commencé par perdre le quatrième rapport puis ça a empiré et nous les avons tous perdus. C’est la première fois que nous rencontrons ce type de problème, donc nous devons comprendre ce qu’il s’est passé, » explique le Franco-Suisse. « C’était une course assez chouette alors que nous nous battions pour la neuvième place et que nous étions donc dans les points, ce qui représente une bonne amélioration par rapport aux précédentes épreuves. »

En tête de course, la Mercedes frappée du n°44 s’envole inexorablement, Sebastian Vettel accusant 1”5 de retard au premier passage sur la ligne de chronométrage, puis 2”9 au troisième, 3″5 au quatrième et 8″5 après 7 tours. Derrière, l’autre Flèche d’Argent s’attelle à la tâche derrière Felipe Massa que Rosberg dépasse pour le gain de la 5ème place au 5ème tour. Avec Ricciardo, quatrième, Rosberg rencontre cependant davantage de difficultés et préfère refréner ses ardeurs plutôt que de dégrader ses pneus en restant collé de trop près à la Red Bull frappée du n°3.

Car les pilotes ne tardent pas à se plaindre de graining, à commencer par Fernando Alonso qui attendra cependant le 11ème tour pour abandonner ses pneus Tendres au profit des Médiums apportés ce week-end par Pirelli : « Les températures ont demeuré basses tout au long du week-end, peut-être les plus basses rencontrées lors d’un Grand Prix depuis trois ans, et nous avons de ce fait relevé du graining, en particulier sur les pneus tendres dont la gomme a recouvert la piste en ligne droite. Ce n’est pas un phénomène que nous apprécions observer, mais du fait des conditions, c’est une chose à laquelle nous devions nous attendre, » tempère cependant Paul Hembery, directeur de la compétition auprès du manufacturier italien.

Imité dans son passage aux stands par Sebastian Vettel au douzième tour, Fernando Alonso a profité de sa boucle en pneus neufs pour s’emparer de la deuxième place. Venu se nicher dans l’échappement de la F14 T au sortir de la voie des stands, le quadruple champion du monde en titre préfère cependant se mettre à distance respectable pour préserver ses gommes à défaut de pouvoir prendre l’ascendant sur l’Espagnol, même avec le DRS.

Passé aux stands au 14ème tour, après s’être notamment plaint d’une perte d’appui à l’avant de sa monoplace, Nico Rosberg réserve le même tour de passe-passe à Daniel Ricciardo qui chausse les pneus médiums un tour trop tard, au 15ème passage. Confortablement en tête avec 28″ d’avance, Lewis Hamilton effectue quant à lui son arrêt au 17ème tour pour ressortir avec 4″8 d’avance sur Fernando Alonso qui précède lui-même Vettel, Rosberg et Ricciardo. Bien que plus rapide d’une seconde que son compatriote, Nico Rosberg n’utilise pas son DRS pour s’emparer de la quatrième place et attend le 22ème tour pour dépasser Vettel avec autorité au freinage de l’épingle. Le pilote Red Bull résiste et tente de reprendre son bien une première fois à l’amorce du dernier virage puis à l’entrée de la première courbe, mais en vain. L’Allemand, qui a perdu de précieuses secondes dans sa défense, voit surtout poindre un nouvelle menace derrière lui en la personne de Ricciardo. Plus rapide que son coéquipier et sur une stratégie décalée qui lui permet de disposer de pneus plus frais, l’Australien contraint une nouvelle fois Guillaume Rocquelin à demander à Sebastian Vettel de lui libérer la voie.

Contrairement à Bahreïn, la pilule semble cependant plus difficile à avaler pour l’Allemand qui résiste quelques instants à Ricciardo avant de céder sans insister au premier virage à l’entame du 25ème tour : « Sebastian est un compétiteur, » le défend Christian Horner après la course. « Nous recrutons ces gars-là parce qu’ils ont ça dans le sang. Il n’a pas remporté quatre titres sans avoir l’esprit de compétition. Évidemment qu’il pose des questions pour comprendre, mais dès qu’on lui a expliqué notre raisonnement, il a immédiatement laissé passer Ricciardo. » Le directeur de l’écurie estime d’ailleurs que le temps perdu par Ricciardo derrière son coéquipier n’a pas privé l’Australien du podium : « Je pense que nous aurions gagné une seconde [s’il n’avait pas résisté] mais il a pris la bonne décision pour l’équipe et a laissé passer son coéquipier. Quant à Fernando, le rattraper est une chose, mais avec le déficit de vitesse que nous avions en ligne droite, le dépasser était quelque chose de très différent. »

Car en deuxième position, le pilote Ferrari ne peut dormir sur ses deux oreilles, Rosberg rôdant dans ses rétroviseurs. Au 42ème tour, après la deuxième salve d’arrêts aux stands, l’Allemand se jette à l’assaut de l’Espagnol dans la zone DRS. Le porteur du n°14 ne livre même pas bataille, se contentant d’aller chercher une place sur le podium au goût de victoire pour les hommes de Maranello : « Avec les pneus, le graining sur le train avant dont il faut s’occuper, puis ce qu’il se passe en piste car nous ne sommes pas seuls, nous nous en sommes plutôt bien sortis, je pense, pour monter sur ce podium et espérons que ça motive l’équipe pour continuer de nous améliorer et faire encore mieux lors des prochaines courses, » confiait Alonso après l’arrivée.

Malgré la remontée de Daniel Ricciardo, le natif d’Oviedo allait ainsi conserver sa position sur le podium tandis que devant, Lewis Hamilton s’offrait sa troisième victoire consécutive, sa 25ème en carrière soit autant que Jim Clark et un certain Niki Lauda. Comme en Malaisie et à Bahreïn, Nico Rosberg doit quant à lui se contenter de la deuxième place et voit son coéquipier revenir à 4 longueurs au championnat pilotes : « La voiture était très bonne. Nous avons fait beaucoup de changements dans la nuit de vendredi et les qualifications se sont disputées sous la pluie, donc je n’avais pas trouvé mes sensations, je ne savais pas ce qu’il nous attendait aujourd’hui, » explique le vainqueur du jour. « Nous avons vraiment travaillé dur avec les ingénieurs, nous nous sommes assis pour faire des choix. Nous n’avons pas joué les devins, nous avons vraiment fait des choix par anticipation pour aujourd’hui et ça a parfaitement fonctionné. Je ne peux vraiment rien demander de plus. »

Au pied du podium, Daniel Ricciardo devance à nouveau son coéquipier de 24 secondes. L’Allemand n’a d’ailleurs pas caché sa frustration lorsqu’une Caterham chaussée de pneus plus frais le dépassait alors qu’elle pointait à plus d’un tour : « C’est un blague ?! Franchement, dites-lui de s’écarter de mon chemin. Il a des pneus neufs, évidemment qu’il est plus rapide. Mais dans deux tours, on n’en parlera plus. » En sixième position, Nico Hülkenberg conforte quant à lui la position de Force India comme deuxième puissance de l’armada Mercedes : « Finir sixième et ramener à nouveau les deux voitures dans les points constitue un résultat positif pour l’équipe. Ce fut à vrai dire une course assez tranquille pour moi après que je sois passé devant Massa : j’ai dû préserver mes pneus, mon rythme et éviter les erreurs. Ça ne s’est compliqué qu’en fin de course lorsque Bottas s’est rapproché. Nous avons battu toutes les autres voitures clientes Mercedes, qui sont nos principales rivales pour le moment, mais nous avons aussi vu d’autres équipes élever leur niveau, donc nous devons continuer d’attaquer. »

Derrière Bottas, Räikkönen et Pérez, Daniil Kvyat ramène une nouvelle fois sa Toro Rosso dans les points, en dixième position, au nez et à la barbe des pilotes McLaren et de son coéquipier : « Les sensations étaient excellentes aujourd’hui et je suis très heureux de ma performance. J’ai pris un bon départ et j’ai réussi à gagner des positions durant le premier tour. Notre rythme était solide et j’ai apprécié la bagarre avec Jenson Button pendant presque toute la course. Nous avons fait du bon travail dans la gestion des pneus que nous avons pu garder plus longtemps. Même si tout s’est bien passé aujourd’hui, je pense qu’il y a encore beaucoup à attendre de la voiture, alors j’ai vraiment hâte d’entamer la saison européenne et j’espère inscrire d’autres points encore. »

Dix-huitième au classement final, Kamui Kobayashi (Caterham) aurait pu espérer mieux si une erreur des officiels, qui ont agité le drapeau à damier un tour trop tôt, ne l’avait pas privé d’une 17ème position acquise aux dépends de Jules Bianchi dans le dernier tour : « C’est vraiment dommage que ma manœuvre n’ait pas pu être prise en compte à cause de l’erreur avec le drapeau à damier, quelque chose qui ne dépendait pas de nous. Nous avons vraiment eu une bonne bataille dans les derniers tours de la course et je l’ai dépassé dans ce qui aurait dû être le dernier tour, » regrettait le Japonais.

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