Le SAV de la course du Grand Prix d’Autriche 2014

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Le SAV de la course du Grand Prix d'Autriche 2014
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Le SAV de la F1 est revenu, dans un podcast en direct, sur la course du Grand Prix d’Autriche 2014 remportée par Nico Rosberg (Mercedes) et dont nous vous proposons le résumé grand format.

Alors que le soleil surplombe enfin le massif styrien, les pilotes s’alignent sur la grille de départ du Red Bull Ring, Felipe Massa (Williams) devançant son coéquipier et le leader du championnat Nico Rosberg, tandis que, ayant échoué à boucler un tour de qualification en Q3, Lewis Hamilton s’élance en neuvième position.

À l’extinction des feux, Felipe Massa prend le meilleur envol, contrairement à Valtteri Bottas qui se fait croquer par Rosberg. L’Allemand doit cependant céder face au Finlandais au freinage du virage 2 tandis que Lewis Hamilton, auteur d’un bel envol et profitant notamment du mauvais départ de Daniil Kvyat (Toro Rosso), est remonté au 5ème rang, dans les échappements de la F14 T de Fernando Alonso. Le Britannique porte l’estocade sur l’Espagnol à la sortie du virage 8 et se retrouve derrière son coéquipier dès la fin du premier tour : « Nous travaillons très dur sur nos départs durant toute l’année et l’équipe a fait du super travail pour y contribuer : j’ai réalisé l’un de mes meilleurs départs et j’ai placé la voiture là où il fallait. Ça aurait été super si j’avais pu démarrer de là où j’aurais dû être ce week-end, mais on a limité les dégâts. »

Si l’envolée du natif de Stevenage est parfaite, le début de course de Sebastian Vettel a, lui, comme un air de déjà-vu. En effet, dès l’entame du deuxième tour, le pilote Red Bull est à l’arrêt après avoir appuyé sur le bouton permettant d’extirper du V6 Renault Energy F1-2014 un surplus de puissance pour dépasser : « L’équipe a connu un souci lié au changement de cartographie opéré lors du départ, » explique Rémi Taffin, directeur des activités piste chez Renault Sport. « Le problème pourrait trouver son origine au niveau de nos logiciels, mais il pourrait également être lié à d’autres systèmes informatiques sur la voiture. Quoi qu’il en soit, nous devons analyser la situation avec la plus grande attention. » L’Allemand parvient malgré tout à relancer sa machine, sans savoir comment, mais renoncera au 34ème tour, après avoir entre-temps été contraint de repasser aux stands pour changer un aileron avant endommagé lors d’une tentative de dépassement sur Esteban Gutiérrez : « Nous nous sommes arrêtés parce que nous voulions économiser la mécanique. Nous espérions une voiture de sécurité, mais elle n’est pas venue, » explique l’Allemand qui a ainsi connu son troisième abandon de l’année. Et d’ajouter : « Ce ne serait pas bien de dire que je m’habitue, mais bien sûr nous avons rencontré pas mal de problèmes jusqu’à présent et j’aborde désormais ça plus calmement. Notre rythme semblait bon et nous étions en mesure d’aller assez loin avec les pneus tendres, mais nous avions un tour de retard. »

En piste, comme prévu avec les températures plus élevées que la veille et l’avant-veille, les pneumatiques se dégradent et les pilotes sont invités par leurs ingénieurs à veiller sur les pneus Pirelli comme à l’eau sur le feu. Au 10ème tour, Nico Hülkenberg est le premier à passer par les stands, substituant les pneus Tendres aux Super Tendres. L’Allemand est rapidement imité par Magnussen, Kvyat et Ricciardo : le Russe et l’Australien se retrouvent côte à côte dans la voie des stands, Toro Rosso ayant une nouvelle fois relâché son pilote avec un brun d’optimisme. Au 12ème tour, Nico Rosberg fait à son tour escale par les puits pour chausser les pneus Tendres.

Alors que dans les stands, la Sauber de Gutiérrez est à l’arrêt suite à une roue mal fixée – ce qui lui vaudra un Stop and Go de 10 secondes en course et une rétrogradation de 10 places sur la grille de départ du Grand Prix de Grande-Bretagne -, en tête de course, débarrassé de Nico Rosberg, Lewis Hamilton remonte rapidement sur les pilotes Williams. Mais, lorsque le Britannique passe à son tour aux stands pour chausser des gommes fraîches, il en ressort derrière son coéquipier. Au tour suivant, Felipe Massa passe à son tour dans les stands, mais l’arrêt du Brésilien est loin d’être parfait et il ressort intercalé entre les deux Mercedes. Au freinage suivant, le Pauliste ne peut rien contre Lewis Hamilton. Au 16ème tour, lorsqu’il imite son coéquipier, Bottas ressort lui aussi entre les deux Flèches d’Argent mais parvient malgré tout à tenir tête au champion du monde 2008. Sergio Pérez (Force India) occupe ainsi la tête de course à la faveur d’une stratégie décalée, le Mexicain ayant pris le départ avec les pneus Tendres, les plus durs proposés par Pirelli. Devançant Nico Rosberg, le natif de Guadalajara se voit cependant conseiller par son ingénieur de penser à long terme et de ne pas défendre plus que de raison sa position en cas d’attaque du pilote Mercedes. Pourtant, bien qu’à portée de DRS du natif de Wiesbaden, la VJM07 n’est guère menacée. Même rengaine pour Lewis Hamilton qui, bien qu’autorisé par son stand à utiliser le surplus de puissance moteur dévolu aux dépassements, ne parvient pas à se montrer menaçant sur la Williams de Valtteri Bottas et manifeste même son inquiétude quant au comportement des freins : « Je dois étudier ça mais j’ai constamment eu des problèmes de freins durant la course. Evidemment, je suivais tout le temps une autre voiture, alors ce n’est pas ce qu’il y a de mieux [pour refroidir les freins] mais on m’a souvent demandé de faire attention, malheureusement, » explique le pilote de la Mercedes frappée du n°44 en conférence de presse.

Mais le Britannique n’a rien à envier au sort de Daniil Kvyat. En effet, au 26ème tour, le Russe vient rompre la monotonie de la course, sa Toro Rosso abandonnant suite à la rupture probable d’un élément de suspension, qui s’est conclue dans le bac à graviers : « Nous ne savons pas encore exactement ce qu’il s’est passé. J’ai eu l’impression d’une crevaison, mais ce pouvait être la suspension, alors il est trop tôt pour tirer des conclusions, » confiait le pilote Toro Rosso au sortir de la course, à Autosport. « J’ai senti un comportement bizarre sur la voiture au tour précédent, je commençais à louvoyer légèrement puis, dans la ligne droite avant le virage 3, ma voiture est partie fortement sur la gauche. J’ai pensé que quelque chose clochait avec la répartition des masses et que le pneu arrière avait cédé au freinage. »

À peine le natif d’Oufa a-t-il posé pied à terre qu’en tête, les pilotes se portent enfin à l’assaut de la Force India de Pérez, Nico Rosberg et Valtteri Bottas se défaisant coup sur coup de la VJM07, tandis que Lewis Hamilton devra quant à lui attendre le tour suivant. Derrière, Felipe Massa n’a pas besoin de se donner cette peine, le Mexicain, en proie à des pneus en fin de vie, effectuant son premier arrêt au 30ème tour. Rosberg devance alors Bottas et Lewis Hamilton, les trois hommes se trouvant en moins d’une seconde au bénéfice d’une petite erreur de l’Allemand au freinage du 1er virage alors que Felipe Massa est décroché, à 4 secondes. Nico Rosberg semble en difficulté avec ses freins, au moment où l’aileron avant de Sebastian Vettel s’amourache de la roue arrière gauche d’Esteban Gutiérrez.

Profitant du trafic, Nico Rosberg se donne de l’air quand, au 40ème tour, Lewis Hamilton entame la deuxième vague de passages aux stands dans l’espoir, sans doute, de jouer l’undercut sur le pilote Williams et pourquoi pas sur son propre coéquipier. Mais, une nouvelle fois cette saison, l’arrêt du Britannique traîne en longueur et les caméras de la FOM captent des flammes s’échappant de sa roue avant droite au moment où il quitte son emplacement. Le natif de Stevenage est imité au tour suivant par Rosberg qui laisse ainsi les deux pilotes Williams reprendre le commandement devant Fernando Alonso, auteur jusque là d’une course discrète. Valtteri Bottas s’arrête au 42ème tour mais ressort avec une seconde de retard sur Lewis Hamilton : les Flèches d’Argent ne devraient plus s’arrêter, Nico Rosberg étant informé par radio qu’il devrait se battre avec son coéquipier jusqu’à la fin. Après les arrêts successifs de Massa et Alonso, Lewis Hamilton se voit pour sa part informer qu’il pourra probablement avoir une opportunité face à son coéquipier, d’ici la fin de course, dans la mesure où il semble mieux préserver ses enveloppes pneumatiques.

Huitième, derrière Jenson Button, Kimi Räikkönen se voit aviser par son ingénieur de hausser le rythme pour aller chercher le pilote McLaren. Pour cela, le natif d’Espoo aimerait bien disposer de davantage de puissance, ce dont on manque encore à Maranello. Mais, à la faveur d’un arrêt aux stands effectué plus tôt que chez McLaren, le pilote de la Ferrari n°7 s’empare de la 7ème place et lorgne sur la Red Bull de Ricciardo. Cependant, chez Ferrari, les regards sont tournés vers la F14 T de Fernando Alonso qui remonte progressivement sur Felipe Massa, alors que dans le clan Toro Rosso, on baisse le rideau suite à l’abandon de Jean-Eric Vergne pour des soucis de freinage : « J’ai eu un problème de freins à l’avant donc ça m’a empêché de continuer la course, mais je pense que j’ai eu le problème un peu dès le début parce qu’on me demandait tout le temps d’aller à l’arrière sur la répartition des freins mais je bloquais déjà énormément les freins arrière. Donc c’était une course difficile où je ne pouvais pas faire grand-chose de plus, » estime JEV sur Canal+.

Alors que Fernando Alonso plafonne dans sa remontée sur Massa, le suspens semble devoir venir de Sergio Pérez qui se voit accorder deux tours de surpuissance pour venir à bout de Kevin Magnussen : des tours qu’on lui demande d’utiliser à bon escient et qu’il n’aura pas à exploiter, le pilote McLaren lui facilitant la tâche en ratant son freinage au premier virage.

Alors que le drapeau à damier est à portée de vue, Lewis Hamilton se glisse enfin à portée de DRS de la F1 W05 Hybrid frappée du numéro 6. Mais, malgré une petite faute de Nico Rosberg au virage 3, le champion du monde 2008 doit se contenter de la deuxième place derrière son coéquipier : « Globalement, j’étais plutôt bien dans les derniers tours. Je pensais pouvoir garder un bon écart [sur Hamilton] et dans le tout dernier tour, mes pneus ont un petit peu perdu en performance. Mais dès que nous avons passé les premières épingles, je savais que ça se terminerait bien, donc ça n’a pas été aussi serré que ce qu’ont pu être d’autres courses récemment. »

Lewis Hamilton se tourne déjà vers ses ingénieurs pour comprendre pourquoi ses arrêts ont été moyens et, à défaut de le priver de victoire, lui ont coûté l’opportunité de tenter de l’emporter : « Je dois simplement voir ce que l’équipe a à dire concernant les arrêts. Peut-être que mon positionnement n’est pas bon : vous savez, dans ce genre de situation, on ne fait qu’attaquer. Mais les gars ont fait du travail fantastique. Réaliser à nouveau le doublé est juste incroyable. Le circuit est fantastique et les fans ont été insensés tout le week-end, donc merci à tous pour le soutien. »

Troisième à l’arrivée, Valtteri Bottas décroche son premier podium en Formule 1, le premier de Williams cette saison : « Je suis très, très heureux. C’est vraiment difficile de trouver les mots. Je suis juste très reconnaissant envers l’équipe de m’avoir donné cette voiture. Le chemin parcouru depuis l’année dernière est long pour nous […]. La course s’est passée exactement comme nous le voulions, tout s’est passé comme prévu. La voiture méritait le podium cette fois-ci et je suis juste heureux. » De l’autre côté du garage Williams, Felipe Massa échoue au pied du podium après s’être pourtant élancé depuis la pole position : « Je pense que j’ai été malchanceux parce que, quand je reviens sur la piste, je suis derrière une Mercedes et l’autre me suit de près avec des pneus chauds et me dépasse facilement. Ensuite, j’ai perdu du temps dans le même tour avec une voiture qui rentrait lentement aux stands, et ça a suffi à faire que je perde une position. Bottas a eu plus de chance que moi. Normalement, lorsque l’on s’arrête en premier, c’est mieux, mais je n’ai pas eu de chance et je n’ai pas fait un arrêt en 2″1. Mais je suis quand même content du résultat et de ma performance. Malheureusement, ça n’a pas suffi pour me ramener sur le podium, mais c’est un super résultat pour l’équipe. »

Derrière, en septième position, Daniel Ricciardo sauve les meubles chez Red Bull et s’offre même, dans le dernier tour, le plus beau dépassement de la course, sur Nico Hülkenberg, à l’extérieur du virage n°5. Mais le vainqueur du Grand Prix du Canada retenait surtout son mauvais départ : « Ce fut une journée frustrante. Ce n’est jamais une bonne sensation de perdre des positions dans le premièr tour. Sur la ligne, c’était en fait l’un de nos meilleurs départs de l’année, même si je pense que Kevin [Magnussen], à l’intérieur, en a pris un meilleur. J’ai essayé de rester à l’extérieur, mais c’était la mauvaise chose à faire parce qu’on perd du temps en sortie de virage. Puis j’ai été submergé dans la ligne droite : déjà qu’on a du mal dans les lignes droites en temps normal, alors c’est encore plus le cas quand on sort mal d’un virage. J’étais donc frustré et je vais regarder si je pouvais plonger à l’intérieur et faire quelque chose de mieux. A partir de là, nous avons essayé d’attaquer et de rattraper les autres, mais nous n’avions pas vraiment le rythme pour ça. Ce n’est que sur la fin que nous avons réussi à dépasser la Force India. Cette manœuvre dans le dernier tour m’a extirpé un sourire, mais en dehors de ça, ça n’a pas été une super course. »

Mais le natif de Perth aurait pu être au volant d’une Lotus, auquel cas sa déception aurait été plus grande, à en croire la description que fait de sa course Romain Grosjean, 14ème à l’arrivée, au micro de Canal+ : « Une course terrible, un week-end avec une performance pas là. On a essayé d’enlever de l’appui aérodynamique pour la course. Je me suis dit, en sortant des stands avec les pneus Super Tendres, que j’arrivais à doubler des mecs et que ça y est, que ça allait marcher avec le soleil. Avec le premier train de pneus tendres, on s’est arrêtés très tôt, c’était notre stratégie : on a développé du graining tout de suite, donc à partir de là ils étaient morts. Ensuite, il a fallu faire le deuxième relais, très, très long. On a eu des problèmes de turbo, des problèmes de cartographie, de freins… enfin voilà, un week-end à oublier. J’espère qu’on va rebondir parce que ç’a été un week-end très dur. »

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