Hongrie 2014 : Le Top/Flop des Essais Libres

Avant les qualifications et notre podcast en direct ce samedi à 20h30, voici les tops et les flops des essais libres du Grand Prix de Hongrie 2014.

Les tops

Les erreurs des pilotes. Etonnant, allez vous me dire, de placer dans la partie « tops » des erreurs. Or, elles sont révélatrices d’une constante depuis le début de saison : les essais libres servent à chercher la limite sur des circuits qui sont parcourus pour la première fois avec ces voitures 2014 moins chargées en aéro et au comportement plus erratique. Cela souligne combien ces pilotes – parfois décriés – parviennent à rapidement s’adapter à une situation nouvelle. J’ajouterais que la piste du Hungaroring constitue en elle-même un défi particulier, composée de nombreux virages et faisant la part belle à la réaccélération, mais surtout recouverte d’une poussière qui ne simplifie pas le pilotage. Il y aura fort à parier, comme sur tous les GP depuis le début de saison, que les erreurs ne seront pas légion en course. Et même si elles le sont lors des essais libres, elles sont souvent sans conséquences.

Kevin Magnussen. Après un creux durant la première moitié de saison, le pilota Danois semble se trouver actuellement sur une pente ascendante : malchanceux en Allemagne, où son accrochage avec Massa l’a sans doute privé d’un résultat dans le top 5 ou 6, il s’est montré une nouvelle fois à son aise lors des essais libres sur le circuit du Hungaroring, notamment en performance pure, face à son équipier. Si les McLaren ne seront certainement pas à la fête au niveau des longs relais – au moins si la chaleur persiste – une bonne qualification pourrait permettre au pilote numéro 20 de réussir un bon résultat s’il parvient à maintenir les voitures supposément plus rapides derrière lui.

Le public hongrois. En Allemagne, le public – ou plutôt son absence – était une préoccupation. Certains se sont servis des ces tribunes vides pour confirmer le lent déclin de la Formule 1, quand d’autres, plus mesurés, ont mis en avant des causes extérieures (Coupe du Monde, chaleur, critiques de Vettel sur la F1 2014…) pour expliquer cela. Force est de constater qu’à Budapest, la situation est différente et les tribunes sont assez bien garnies pour ce qui restera une course atypique tant par son histoire, que par son tracé, et par le fait que, malgré toutes les difficultés qui pèsent sur les Grand Prix européens, la Hongrie n’est pas menacée, loin de là, et devrait être au calendrier jusqu’en 2021.

Les flops

Lotus. Classer une nouvelle fois l’écurie d’Enstone dans les flops ressemble, à s’y méprendre, à un tir de roquette sur une ambulance stoppée sur la bande d’arrêt d’urgence dont les quatre pneus sont crevés et le moteur en feu. Mais, même quand on n’attend plus grand-chose d’elle, l’écurie noire et or continue de creuser. Lors des essais libres, en plus des problèmes de refroidissement récalcitrants connus par Romain Grosjean – les mêmes, finalement, qu’à Hockenheim – les caméras de Canal + ont filmé une scène risible lors des EL2 : un élément de la voiture ne pouvait être monté correctement sans devoir refaire les points d’attache. Une situation qui n’est pas nouvelle, certes, mais à ce stade de la saison, difficile de ne pas se demander pourquoi l’écurie souffre de telles difficultés. Sportivement, Lotus sait qu’elle n’est nulle part sans un coup de pouce du destin mais la persistance de problèmes fondamentaux dans l’organisation de l’écurie est inquiétante. Les chances de bien figurer sont tellement maigres que bien travailler n’est plus un luxe mais une nécessité.

L’inutile saynète Lauda / Mattiacci. S’il y a bien un homme qui échappe, en Formule 1, au politiquement correct, c’est bien Niki Lauda. En temps normal. En effet, cette semaine, il a été l’auteur d’une de ses sorties maison, traitant d’étrons les voitures conçues par Ferrari et McLaren. Ces déclarations ne sont visiblement pas bien passées. Auprès de qui ? Des principaux intéressés sans doute et de la direction de Mercedes, où l’Autrichien occupe désormais une position officielle incitant à une certaine retenue. Quoiqu’il en soit, Lauda a semblé se répandre en excuses tout au long du week-end : le jeudi, d’abord, dans une interview puis, ce vendredi, pendant les essais libres, en se rendant dans le stand Ferrari pour discuter directement avec Marco Mattiacci, le directeur de la Scuderia. Le tout, bien sûr, immortalisé par une caméra de la FOM savamment prévenue de l’entrevue. Une série d’évènements qui sonnent aussi faux que cette phrase, prononcée pour Bild : « Ferrari peut nous rattraper ».

Les freins des Mercedes. Bon, soyons honnêtes, c’est un petit flop. L’écurie allemande n’est pas à la ramasse. Mais la question des freins devient récurrente chez les Flèches d’argent. Les deux pilotes s’en plaignent. La défaillance d’Hockenheim a-t-elle agi comme un amplificateur d’une situation plutôt banale ou y a-t-il réellement une difficulté de ce côté-là ? Difficile à dire, surtout que depuis le début de saison, les pilotes ont multiplié les messages radio en essais, en qualif et en course pour se plaindre de tel ou tel souci sur le moteur, la boite, les freins… Les faits ont prouvé que, souvent, les difficultés étaient réelles et les abandons en Australie, au Canada et en Grande-Bretagne, ainsi que la sortie de piste d’Hamilton en Allemagne, n’ont été que les points finaux de difficultés mises en exergue plus tôt par les pilotes. Bref, si les Mercedes W05 Hybrid sont des machines excellentes et sans doute parmi celles qui font la légende de la F1, leur fragilité semble réelle, notamment au niveau du freinage.

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