Hongrie 2015 – Preview : Hamilton et Rosberg à la magyare ?

Avant le début du Grand Prix de Hongrie, l’équipe du SAV de la F1 vous propose sa présentation de la dixième manche de la saison 2015 du Championnat du Monde de Formule 1.

Le circuit

Dans le kamasutra de la Formule 1, je voudrais… le tourniquet hongrois ! Rien de sexuel dans cet affectueux surnom, juste une réalité : le circuit du Hungaroring n’en finit plus de tourner, dans un sens et dans l’autre, les virages s’enchaînent et ne laissent qu’assez peu de répit aux pilotes. Cette caractéristique alliée à une piste étroite en font un cauchemar pour les suiveurs qui n’ont que peu d’opportunités de dépasser leurs petits camarades, même s’ils sont bien plus rapides qu’eux. Et en plus, en général, car situé au coeur de l’été en Europe de l’Est, il y fait chaud, trèèèèès chaud. Oui, le tourniquet hongrois est torride.

Au calendrier de la discipline sans discontinuer depuis 1986, une prouesse que seuls Monaco et Monza ont réussi sur la même période, ce tracé lent (190 km/h de moyenne) situé à quelques encablures de Budapest a donc toutes les qualités pour produire des courses insipides avec peu d’action mais arrive parfois, souvent avec l’aide d’une pluie qui s’est longtemps refusée à lui (les premières gouttes d’eau y sont tombées, lors d’une course en F1, en 2006), à surprendre en offrant des scénarios à rebondissements comme l’an passé avec la victoire de Daniel Ricciardo ou encore en 2011 et 2006 avec les succès de Jenson Button.

Le principal morceau de bravoure de la piste magyare se situe en tout début de secteur 2, avec le virage 4. A gauche, très rapide, à l’aveugle, au bout d’une petite ligne droite en montée, il peut être le théâtre de passes d’armes incroyables, limites mais toujours spectaculaires comme celle entre Lewis Hamilton et Jean-Eric Vergne en 2014 ou encore entre Romain Grosjean et Felipe Massa en 2013 pour laquelle le Franco-suisse avait d’ailleurs, au grand dam de tous les observateurs, été sanctionné. Ce virage conclut un premier secteur tout en relief et ouvre un second secteur technique qui compte huit virages sur les quatorze que compte la piste. Le dernier tronçon fait la part belle à la ré-accélération avec les virages 13 et 14, ce dernier conditionnant la vitesse dans la dernière ligne droite.

Fab

Les enjeux

A Mogyorod plus qu’ailleurs c’est samedi que beaucoup de choses risquent de se jouer entre les pilotes Mercedes. Les difficultés de dépassement et l’absence de mano-à-mano depuis le début de saison nous laissent entrevoir une belle procession argentée ce dimanche, reste à savoir dans quel ordre. Une victoire de Lewis lui laisserait au moins 25 points d’avance au classement, de quoi passer des vacances tranquilles tandis que Rosberg espère lui au contraire recoller à moins de 10 points à la mi-saison, et nous rappeler que, tel le Danube, la fin de saison ne sera pas un long fleuve tranquille.

Derrière, les débats vont être intéressants entre Ferrari et Williams. Sur le papier on donnerait plutôt avantage aux rouges : les hommes de Sir Franck ont une voiture plutôt taillée vitesse et elle est un cran en-dessous sur ce genre de tracé lent et sinueux (repensez à leur course monégasque). La chaleur traditionnelle à Budapest à cette époque devrait aussi faire du bien à la SF15-T. Mais les Anglais sont en regain de forme et dominent les Italiens depuis le Canada, une bonne qualification samedi et les Ferrari pourraient se retrouver bloquées dimanche à klaxonner derrière. A moins que Räikkönen nous offre, devant l’armada finlandaise qui débarque tous les ans en Hongrie, une belle course, il faut dire que c’est sans doute la dernière occasion qu’il a de montrer toute sa motivation…

Comme toutes les semaines, le milieu du peloton s’annonce très dense. On devrait y retrouver les Lotus, pour peu qu’elles n’aient pas encore une fois des soucis, ainsi que les Force India qui vont beaucoup mieux depuis quelques semaines et qui sortent d’un Grand Prix à Silverstone assez concluant pour la VJM08B. Mais on pourrait aussi retrouver les Red Bull et les Toro Rosso sur ce circuit qui n’est pas le plus contraignant pour les moteurs. Si la fiabilité est au rendez-vous (oui c’est déjà beaucoup demander…) et que les pilotes arrivent à bien se qualifier les monoplaces taurines pourraient repartir du Hungaroring avec un bon résultat ; c’est en tout cas une des rares occasions où la Red Bull particulièrement pourrait vraiment se mettre en valeur.

Au fond de la grille, on devrait encore une fois retrouver les Sauber hors des points, les évolutions sont encore loin (Belgique pour le moteur, Singapour pour le châssis) pour la monoplace suisse, de quoi glisser encore d’une place au classement constructeurs. On attend pas non plus d’incroyables performances pour McLaren : le 6ème moteur doit soulager l’équipe, mais ce n’est pas ce week-end qu’il sera le plus utile. A moins que la course ne soit complètement folle ou qu’il y ait de nombreux abandons, il est bien plus probable de les voir assez loin sur la grille samedi par manque de performance, puis passer un dimanche presque tranquille sur cette piste ou dépasser relève de l’exploit. Enfin chez Manor-Marussia, le scénario devrait encore une fois être le même : une course aux dernières places mais qui devrait aller jusqu’au bout, en grappillant des places au profit des autres, à moins que le contexte actuel ne pousse l’équipe à vouloir se montrer un peu plus ce week-end…

Sans plus attendre, voici donc les questions auxquelles le GP de Hongrie devrait répondre :
– La Formule 1 nous montrera-t-elle 17 bonnes raisons de retrouver le sourire ?
– Renault et Honda trouveront-elles la solution à leur Rubik’s cube de moteur ?
– Dans le ville du Pont aux Chaînes Lewis va t’il se déchaîner?
– On va tous y voir du symbolisme si Bottas dépasse Räikkönen dimanche?
– Alonso peut-il réaliser l’impensable : marquer un deuxième point ?

Et celles auxquelles il ne devrait pas répondre, ou alors par accident :
– Vous vous rendez compte qu’à un siècle près on était sur l’autre Grand Prix national de Red Bull ?
– Mercedes, Force India, McLaren… la F1 cette année c’est 50 nuances d’Hongrie ?
– Est si on mettait un pompon géant que les pilotes doivent attraper pour gagner la course, après tout on est un peu déjà dans un manège ici ?
– Regarder le Hungaroring c’est comme mater le film Ring mais avec plus de Goulash ?
– Le water-polo est sport national en Hongrie : c’est pour ça qu’ils gardent toute l’eau et qu’il ne pleut quasiment jamais sur la course ?

Shinji

Les infos indispensables

Tracé du Circuit du Hungaroring

La distance. 70 tours du Circuit du Hungaroring (4,381 km) sont prévus, pour une distance totale de 306,630 km.

Les pneus. Pirelli fournira aux pilotes, pour cette manche, les pneus P-Zero Tendres (jaunes) et Mediums (blancs). Comme toujours, en cas de piste humide, les pilotes disposeront des pneus Cinturato pour la Pluie (bleus) et pour des conditions Intermédiaires (verts).

Le DRS. Deux zones DRS seront mises en place à Budapest : la première dans la ligne droite de départ/arrivée et la seconde après le premier virage, avec un point de détection unique situé juste avant le dernier virage.

Le commissaire-pilote. Pour cette course, le quatrième membre du collège des commissaires sera Emanuele Pirro. L’ancien pilote de F1, pour Benetton et la Scuderia Italia, est plus connu pour avoir remporté les 24 heures du Mans à cinq reprises dans les années 2000 avec Audi. L’Italien est un habitué du poste qu’il a occupé à quatre reprises en 2014 (Australie, Hongrie, Belgique et Brésil), à trois reprises en 2013 (Allemagne, Japon et Corée du Sud), à quatre reprises en 2012 (Bahreïn, Chine, Europe et Italie), en Malaisie et en Chine en 2011 et à Abu Dhabi en 2010.

Le Grand Prix 2014. Une nouvelle fois, la séance de qualifications se passe mal pour Lewis Hamilton dont la Mercedes a pris feu dès la Q1. Il s’élance des stands alors que dans le même temps Nico Rosberg a signé la pole, dans des conditions pluvieuses. La pluie a d’ailleurs humidifié la piste pour le départ de la course que le leader du classement général ne manque pas. Hamilton, quant à lui, est à l’attaque dès le départ. Trop sans doute quand, dès les premiers virages, il se fait surprendre et part à la faute. En perdition dans l’échappatoire du virage 2, il ne fait qu’effleurer le rail de sécurité et peut repartir sans dommages. Sept tours plus tard, alors que la situation se stabilise sauf pour le Britannique, revenu 14ème, Marcus Ericsson commet une erreur en sortie de virage 3 et détruit sa Caterham dans le mur de pneus.

La face du Grand Prix en est changée : la voiture de sécurité entre en piste – quand tous les pilotes font le choix de troquer leurs pneus intermédiaires contre des pneus slicks – mais manque le quatuor de tête et se positionne devant Daniel Ricciardo. Rosberg, Bottas, Vettel et Alonso, qui étaient aux quatre premières places, se retrouvent respectivement 4ème, 11ème, 7ème et 8ème. Dans le même temps, et toujours lors de la neutralisation de la course, Romain Grosjean s’accidente lui aussi en sortie de virage 3 en faisant chauffer ses gommes. A la relance, Ricciardo mène la meute mais c’est du côté d’Hamilton que les yeux sont tournés : après à peine deux tours sous drapeau vert, il pointe au septième rang, juste derrière Vettel. Rosberg, devant ce duo, bute sur Jean-Eric Vergne, étonnant 4ème.

Nouveau rebondissement au 23ème tour : Sergio Pérez, à la réaccélération dans le dernier virage, perd le contrôle de sa Force India et est envoyé dans le mur des stands. La voiture de sécurité doit de nouveau prendre la piste pour que les débris soient dégagés. Ricciardo est un des seuls pilotes, avec les deux Williams, à changer de gommes. Il perd donc le commandement au profit d’Alonso qui devance alors Vergne, Rosberg, Vettel et Hamilton. Au restart, Rosberg continue de se casser les dents sur la Toro Rosso et décide de jouer l’undercut peu avant la mi-course. Hamilton et Ricciardo passent rapidement Vergne qui rentre à son tour. La course se calme un peu et une fois les stratégies décantées, après l’ultime pitstop, un trio Alonso-Hamilton-Ricciardo semble devoir se disputer la victoire. L’Australien, avec des gommes bien plus fraîches que ses adversaires, revient à pas de géants et se joue d’abord de la Mercedes n°44 à l’extérieur dans le deuxième virage du 67ème tour puis d’Alonso en bout de ligne droite des stands au 68ème passage. Il file vers sa seconde victoire de la saison. Derrière lui, Hamilton, incapable de dépasser la Ferrari, doit défendre avec rugosité son podium face à son équipier, ce qu’il réussit.

Les troisièmes pilotes. Pour ce Grand Prix, Jolyon Palmer occupera une nouvelle fois le baquet de la Lotus E23 Hybrid en lieu et place de Romain Grosjean lors des EL1. Du côté de Marussia, Roberto Merhi laissera temporairement sa place à Fabio Leimer.

Les horaires du GP.
Essais libres 1 : vendredi 24 juillet, à 10h00.
Essais libres 2 : vendredi 24 juillet, à 14h00.
Essais libres 3 : samedi 25 juillet, à 11h00.
Qualifications : samedi 25 juillet, à 14h00.
Course : dimanche 26 juillet, à 14h00.

Les rendez-vous du SAV.
Top/Flop des essais libres : samedi 25 juillet, après les EL3.
SAV des qualifications : samedi 25 juillet, 20h30 en direct (podcast publié dans la foulée).
Début du vote pour le Quinté± : dimanche 26 juillet, juste après la course.
SAV de la course : lundi 27 juillet, 20h30 en direct (podcast publié mardi 28 juillet).

Fab

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