Brésil 2015 – Preview : 7-1 duel Mercedes qui s’annonce

Avant le début du Grand Prix du Brésil, l’équipe du SAV de la F1 vous propose sa présentation de la dix-huitième manche de la saison 2015 du Championnat du Monde de Formule 1.

Le circuit

L’Autodrome José Carlos Pace est utilisé pour la Formule 1 depuis 1973. Pourtant, si je devais associer Interlagos à un pilote, ce serait évidemment à Senna. Pardon, à Rubens ou Felipe, Paulistes également, mais comment oublier la première victoire de l’enfant du pays en 1991 ? Difficile d’imaginer qu’il n’ait pas pu gagner avant dans son pays. Souvenez-vous : dans le dernier tour, la pluie apparaît. Ayrton gagne sous les cris de joie, alors que depuis quelques tours, sa boite de vitesse est en grande souffrance. Passé la ligne et le tour d’honneur qu’il ne réussit pas à finir, on découvre Senna sur le podium. Son corps est tétanisé de douleur et il parvient, grâce à un effort qu’on devine immense, à soulever la coupe seulement quelques instants.

Le tracé ne paie pourtant pas de mine, si ce n’est qu’il est l’un des rares circuits anti-horaires de la Formule 1. Il n’a quasiment pas changé depuis 1990. Seule l’entrée des stands, modifiée en 2014, est désormais bien plus sûre. Il faut dire que c’était pas du luxe… Un projet, fort heureusement abandonné, devait déplacer les stands vétustes de l’autre côté du circuit. Cela aurait été tellement dommage ! Il est toujours dur physiquement, toujours bosselé, malgré les resurfaçages réguliers. Pendant les essais libres, le travail sur les ressorts et amortisseurs permettra de rendre sa voiture le moins inconfortable possible. Comme en 1991, la pluie y fait toujours quelques apparitions. Le dénivelé nous permettra de revoir les fameuses rivières dont les F1 ne sont guère friandes. Le circuit prend alors une autre allure, où des courbes qui passent « flat out » sur le sec, deviennent des pièges.

Si je devais décrire le circuit, je dirais que c’est une piste à l’ancienne, sans chicane pour tuer la vitesse. Je vous entends déjà pester contre moi : « Dis donc Jacky, le 1er virage ce serait pas une chicane ?? » Eh bien non, car ce S est un magnifique virage à gauche, avec plusieurs trajectoires de freinage possible. Le droite et le gauche qui suivent, passent à fond. Une ligne droite courbée en somme. Regardez le d’en haut, vous ne voyez que des courbes et des déliés. À conduire, évidemment, cela se ressent. Même si je n’ai jamais eu l’occasion de rouler en vrai dessus, en virtuel j’ai toujours eu beaucoup de plaisir, notamment pour les enfilades qui suivent le virage 4, et l’épingle (10) en dévers suivi de ce gauche où je devais soulager en entrée dans GP4 avec les F1 de 2001. Désormais c’est à fond bien sûr.

Pour y être rapide, il faut être en forme physiquement, car en dehors de la ligne droite des stands, peu d’endroits sont propices à la relaxation. Les virages s’enchaînent à un rythme élevé. Un moteur puissant est primordial pour grimper la colline après le dernier virage. Une puissance élevée permettra aussi de remettre un peu plus d’appui que les concurrents (à vitesse égale) pour passer les virages rapides. Enfin le châssis doit être capable de passer les nombreuses bosses qui parsèment ce circuit. Vous l’avez compris, sauf situation exceptionnelle, la course est taillée pour les Mercedes de Nico et Lewis.

Jacky

Les enjeux

Nous sommes en 2015 après Jésus-Christ. Tout le Championnat du Monde de F1 est joué. Tout ? Non ! Car un peloton peuplé d’irréductibles batailleurs résiste encore à l’établissement définitif du classement constructeurs. En effet, Toro Rosso grapille son retard sur Lotus pour la 6ème place, l’écart n’étant plus que de 6 points. En étant terre à terre, c’est l’enjeu le plus important des deux derniers Grand Prix car l’écurie qui remportera ce duel parviendra a mieux boucler son budget avec quelques millions de dollars supplémentaires. Si l’on voulait être prévoyant, McLaren a aussi 9 longueurs de retard seulement sur Sauber, mais on y croit beaucoup moins : il faudrait une hécatombe ou une course sous la pluie pour que ça arrive – et c’est très probablement la dernière chance de déluge, avant de finir à Abu Dhabi – comme lors des deux courses où l’écurie britannique a inscrit 20 de ses 27 unités.

Mais évidemment, la victoire sera un enjeu en elle-même, et il faudra se tourner vers les suspects habituels. Nico Rosberg comme Lewis Hamilton auront bien entendu à cœur de s’imposer, le premier pour confirmer son retour en forme, et le second pour remettre les pendules à l’heure et, curieusement, s’imposer pour la première fois au Brésil, sur le circuit qui se refuse le plus à lui. Pour cela, il faudra commencer par éviter de reproduire ce qu’il a fait au volant de sa Pagani lundi dernier à Monaco ! Quid de Sebastian Vettel ? Rapidement éliminé de la course au succès au Mexique, il a fait montre d’un rythme similaire aux Flèches d’Argent – sur un circuit pour le moins particulier, et avec malgré tout une tendance à l’erreur qui l’a poussé à l’abandon et dont il voudra se racheter. Il sera intéressant de voir à quelle distance de Mercedes pourront s’insérer les Ferrari. Et puis, même si Rosberg a pris une option au Mexique, Lewis Hamilton n’a pas encore de dauphin (au classement comme parmi ses animaux de compagnie, enfin en tout cas, à ma connaissance).

Derrière, Red Bull aura enfin à sa disposition le nouveau moteur Renault, dont on ne sait pas encore quelle voiture en disposera. L’écurie autrichienne espère qu’il ne lui posera aucun problème de fiabilité et qu’il lui permettra de venir titiller les Williams. De quoi repartir du bon pied avec le Losange ? Il faut l’espérer pour la compétition.

Voilà pour les enjeux de ce Grand Prix.

Hein ? Comment ça, les autres ? Allons, soyons honnêtes : la saison est finie pour eux ! S’il est évident que tous sont des compétiteurs, et que chacun fera le nécessaire pour maximiser son résultat – notamment les Felipe à domicile -, il n’y a plus rien de nouveau à espérer pour personne : heureux (Williams, Force India, Lotus, Toro Rosso) comme déçus (Sauber, McLaren, Manor) ont déjà la tête aux vacances et à s’améliorer en 2016 ! Et même pour Mercedes, qui va tester un S-duct, Ferrari, qui va tester son niveau actuel, et Red Bull, qui va tester celui de Renault, c’est la saison prochaine qui importe le plus désormais. Alors vivement la mi-février !

Sans plus attendre, voici donc les questions auxquelles le GP du Brésil devrait répondre :
– Hamilton ou Rosberg : qui aura le plus de raisons de (youpi) danser la carioca ?
– La météo va-t-elle enfin autoriser un vendredi normal ?
– Le nouveau Renault donnera-t-il des ailes à Red Bull ?
– Le clash 100% finlandais pour la 4ème place du classement aura-t-il un Acte III ?
– Will Stevens va-t-il connaître un week-end rempli de hauts et samba pour éviter le 5-0 face à Rossi ?

Et celles auxquelles il ne devrait pas répondre, ou alors par accident :
– Quelle somme un tabloïde britannique serait-il prêt à payer pour obtenir le constat de l’accident de Lewis Hamilton ? Par quel nombre doit-on multiplier ce montant pour la vidéo ?
– Maintenant qu’on a regoûté aux Grands Prix à 2200 mètres d’altitude, c’est pas petit joueur, 700 mètres ?
– Devra-t-on attacher Rubens Barrichello de peur qu’il ne tente de rouler ?
– Avec combien de glaçons une caïpirinha se boit-elle ?
– Sexe, drogue et maracas : quelles sont les activités de la mafia de São Paulo ?

Gusgus

Les infos indispensables

Tracé de l'Autodrome José Carlos Pace d'Interlagos

La distance. 71 tours de l’Autodrome José Carlos Pace d’Interlagos (4,309 km) sont prévus, pour une distance totale de 305,909 km.

Les pneus. Pirelli fournira aux pilotes, pour cette manche, les pneus P-Zero Médiums (blancs) et Tendres (jaunes). Comme toujours, en cas de piste humide, les pilotes disposeront des pneus Cinturato pour la Pluie (bleus) et pour des conditions Intermédiaires (verts).

Le DRS. Deux zones DRS seront mises en place à Interlagos : la première entre les virages 3 et 4, avec un point de détection à la corde du virage 2, et la seconde dans la ligne droite des stands, avec un point de détection en bas de la remontée, après le virage 13.

Le commissaire-pilote. Pour cette course, le quatrième membre du collège des commissaires sera Mika Salo. Le Finlandais, ancien pilote Lotus, Tyrrell, Arrows, BAR, Ferrari, Sauber et Toyota, a déjà occupé ce rôle lors des Grands Prix d’Europe 2012, de Bahreïn 2013, du Japon 2014 et de Bahreïn 2015.

Les décisions des commissaires. Pour retrouver l’ensemble des décisions prises par les commissaires de course à l’occasion du Grand Prix du Brésil (et d’autres informations utiles, en anglais), cliquez ici (rubrique « Stewards Decisions »).

Le Grand Prix 2014. En l’absence de Marussia et Caterham, les Mercedes font, comme souvent en 2014, cavalier seul. Parti depuis la pole position, Nico Rosberg conserve son avantage sur Lewis Hamilton pendant toute la course. D’autant plus que juste avant le deuxième arrêt, le Britannique connaît une mésentente avec son ingénieur qui le voit achever son train de pneus un tour trop tôt, et se faire surprendre au freinage du virage 4. Ses deux derniers relais avec le couteau entre les dents n’y changent rien : l’Allemand s’impose, un succès important pour la lutte pour le titre puisque, sans le laisser avec son destin entre ses mains pour la finale à points doublés d’Abu Dhabi, il lui rend la tâche plus accessible (gagner et voir Hamilton finir 3ème ou pire).

Derrière, à 40 secondes, les autres concurrents, à commencer par les Williams et les McLaren, en sont réduits à batailler pour la dernière marche du podium. Une lutte où les Williams connaissent chacune des difficultés : Felipe Massa est pénalisé de 5 secondes pour un excès de vitesse lors de son premier arrêt, puis confond son box avec celui de McLaren lors du troisième arrêt, alors que Valtteri Bottas perd 12 secondes lors son deuxième passage aux stands, son équipe devant resserrer son harnais. Le Brésilien conserve tout de même la 3ème position, qu’il ne lâchera plus, alors que le Finlandais tombe au 9ème rang.

Kimi Räikkönen (Ferrari) est alors virtuellement 4ème : le porteur du numéro 7 est le seul à tenter une stratégie à 2 arrêts, alors que les pneus souffrent de bullage. Mais il doit finalement céder coup sur coup face à Jenson Button (McLaren-Mercedes) et Sebastian Vettel (Red Bull-Renault), puis à Fernando Alonso (Ferrari), qui le devancent dans cet ordre, et finit sous la pression de Nico Hülkenberg (Force India-Mercedes), qui boucle la course en pneus Tendres, en stratégie décalée. Kevin Magnussen (McLaren-Mercedes), qui a connu quelques frictions en piste avec Alonso, et Bottas complètent les points, alors qu’entre-temps, Daniel Ricciardo (Red Bull-Renault) a renoncé pour un problème de suspension à l’avant droit.

Les troisièmes pilotes. Une nouvelle fois, Romain Grosjean sera remplacé chez Lotus lors des essais libres 1 par le Britannique Jolyon Palmer, également son successeur en 2016.

Les horaires du GP.
Essais libres 1 : vendredi 13 novembre, à 13h00.
Essais libres 2 : vendredi 13 novembre, à 17h00.
Essais libres 3 : samedi 14 novembre, à 14h00.
Qualifications : samedi 14 novembre, à 17h00.
Course : dimanche 15 novembre, à 17h00.

Les rendez-vous du SAV.
Top/Flop des essais libres : samedi 14 novembre, après les EL3.
SAV des qualifications : samedi 14 novembre, en direct à 21h00 (podcast publié dans la foulée).
Début du vote pour le Quinté± : dimanche 15 novembre, juste après la course.
SAV de la course : lundi 15 novembre, en direct à 20h30 (podcast publié mardi 16 novembre).

Gusgus

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