Singapour 2015 – Preview : Mercedes, bataille d’étoiles dans la nuit ?

Avant le début du Grand Prix de Singapour, l’équipe du SAV de la F1 vous propose sa présentation de la treizième manche de la saison 2015 du Championnat du Monde de Formule 1.

Le circuit

J’ai déjà eu l’occasion de le dire, mais j’aime beaucoup le Grand Prix de Singapour. Il est un des derniers à offrir un véritable défi physique aux pilotes avec sa soixantaine de boucles d’un tracé urbain moderne, dans la chaleur et l’humidité, et jamais très loin des deux heures. Non pas que je sois un adepte du discours consistant à dire que la F1 est devenue facile – toute l’évolution en matière d’automobile et de sport consiste à rendre les efforts et donc le pilotage plus aisés – mais il faut reconnaître que cela apporte un cachet supplémentaire à une course qui a déjà su s’imposer au cœur du calendrier comme le second joyaux de la discipline, après Monaco.

Concernant le circuit en lui-même, il n’est pas forcément des plus mémorables dans son dessin : classiquement, comme la plupart des circuits en ville, il multiplie les virages à angle droit et sa surface est très bosselée. Il reste relativement large, suffisamment pour autoriser quelques imprécisions au niveau des trajectoires mais sans offrir énormément de sécurité. Après le départ, le premier enchaînement est assez original, débutant sur un virage à gauche qui ouvre sur un virage moins serré vers la droite où se trouve un nouveau virage à gauche, le tout en moins de 5 secondes. Généralement, les pilotes mal placés n’hésitent pas à couper le second virage.

Le virage 10 est l’un de ceux qui attirent le plus l’attention : comme ça, il ne paye pas de mine et parait assez facile à passer sans trop décélérer, mais en réalité il est diabolique et, en sur-vitesse, vous attire irrémédiablement vers l’extérieur et son muret. L’enchaînement qui suit avec les virages 11, 12 et 13 – modifié cette saison pour favoriser les dépassements – pouvait parfois s’avérer héroïque comme le fut le dépassement de Felipe Massa sur Bruno Senna en 2012. Enfin, le double-gauche avant la ligne droite d’arrivée constitue une des particularités sympathiques du circuit.

Fab

Les enjeux

Après les coups de massue italiens – un sur la tête de la concurrence avec les 25s d’avance sur la ligne d’arrivée pour Hamilton et un sur la tête de Rosberg dont le vieux moteur a rendu l’âme à deux tours du but – Mercedes arrive à Singapour avec confiance en son bloc V6 turbo hybride amélioré et ne pourrait céder la victoire qu’en cas de course décousue, comme ce tracé urbain et particulièrement compliqué sur le plan physique peut nous en réserver. Reste à savoir si le Britannique, solide leader du général, poursuivra sur sa lancée ou si l’Allemand parviendra à se rebeller pour sortir la tête de l’eau.

Derrière Mercedes, Ferrari semble avoir une longueur d’avance. La course en ville ne devrait pas profiter à Williams, souvent en difficulté quand la vitesse n’est plus au rendez-vous, mais en revanche, Red Bull espère retrouver des couleurs sur une piste où le moteur Renault sera moins sollicité dans des compartiments où il n’excelle pas. Toro Rosso devrait connaitre le même regain tandis que les Force India et les Lotus seront sans doute, elles aussi, moins fringantes qu’à Spa et Monza.

Pour Sauber, la reprise a été jusqu’ici plutôt bonne mais Singapour pourrait freiner la bonne série, d’autant plus si McLaren, qui a mangé son pain noir, vert, rouge, bleu, turquoise, marron, etc., profite de cette première date de la tournée asiatique pour revoir le peloton. Un peloton qui devrait irrémédiablement échapper à Manor où l’Américain Alexander Rossi fera ses grands débuts à la place de Roberto « Je fais ce que je veux avec mes cheveux » Merhi.

Sans plus attendre, voici donc les questions auxquelles le GP de Singapour devrait répondre :
– Ô nuit noire et nue, nieras-tu la nuée d’ennui honnie ?
– Par quoi la colonne de direction de Rosberg sera-t-elle souillée cette fois ? Le brouillard ?
– Va-t-on se rendre compte des modifications du tracé ou que c’était juste de la comm’ ?
– Vous la regrettez pas, vous, la chicane d’origine ?
– Après Piquet Jr, Sutil (x2), Liuzzi, Kobayashi, Schumacher (x2), Karthikeyan, Ricciardo et Pérez, qui va se dévouer pour faire sortir la voiture de sécurité ?

Et celles auxquelles il ne devrait pas répondre, ou alors par accident :
– Si Red Bull refuse l’évolution du V6 Renault, peuvent-il revenir au V8, juste pour la déconne ?
– Singapour, c’est bien, mais si en face il y a cinq gars contre, qui départage ?
– Elle s’est bien passée votre rentrée, vous ?
– Après avoir failli remplacer Chilton à Spa et Bianchi à Sotchi en 2014, Rossi va-t-il enfin réussir à remplacer quelqu’un ?
– Nuit magique, une histoire d’humour qui tourne à l’amour quand vient le jour, ou pas ?

Fab

Les infos indispensables

Tracé du Circuit urbain de Marina Bay

La distance. 61 tours du Circuit de Marina Bay (5,065 km) sont prévus, pour une distance totale de 308,828 km.

Les pneus. Pirelli fournira aux pilotes, pour cette manche, les pneus P-Zero Super-Tendres (rouges) et Tendres (jaunes). Comme toujours, en cas de piste humide, les pilotes disposeront des pneus Cinturato pour la Pluie (bleus) et pour des conditions Intermédiaires (verts).

Le DRS. Deux zones DRS seront mises en place à Singapour : la première à la sortie du virage 5, avec un point de détection au niveau du virage 4, et la seconde dans la ligne droite de départ/arrivée, avec un point de détection juste avant le virage 22.

Le commissaire-pilote. Pour cette course, le quatrième membre du collège des commissaires sera Martin Donnelly. Le Nord-Irlandais, ancien pilote Arrows et Lotus à la fin des années 1980-début des années 1990, est surtout connu pour le terrible accident qui mis fin à sa carrière lors des qualifications du GP d’Espagne 1990. Il a déjà occupé la fonction de commissaire en 2011 au Canada et en Corée du Sud, en 2012 en Corée du Sud, en 2013 au Canada et à Abu Dhabi et en 2014 en Malaisie.
Pour retrouver l’ensemble des décisions prises par les commissaires de course à l’occasion du Grand Prix de Singapour (et d’autres informations utiles), cliquez ici.

Le Grand Prix 2014. Sept millièmes (soit 33,5 cm) séparent les deux Mercedes en qualifications, à la faveur de Lewis Hamilton. La course est donc très attendue et le monde de la F1 espère enfin une nouvelle bataille après l’épisode épique de Bahreïn et celui tragi-comique de la Belgique. Mais, en grille, un problème se déclare sur la voiture de Nico Rosberg. Le volant est défaillant et il ne peut prendre le départ depuis son emplacement. Dans ces conditions, Hamilton prend rapidement de l’avance sur Sebastian Vettel et Fernando Alonso. Le leader du championnat, parti des stands, ne parvient même pas à distancer certains pilotes retardataires ; Mercedes et lui décident d’un arrêt pour changer de volant mais rien n’y fait et il doit se résoudre à abandonner au bout de 13 tours.

Au 30ème passage, la voiture de sécurité est déployée pour un accrochage entre Sergio Pérez et Adrian Sutil qui a répandu des débris sur la piste. Hamilton perd l’avance qu’il avait sur ses poursuivants et, en plus, devra forcément repasser par les stands pour monter des gommes tendres quand Vettel, Ricciardo et Alonso n’en auront plus besoin. Quand la Safety Car s’écarte au 38ème tour, le n°44 lâche les chevaux : il se bâtit une avance de 25s en 13 tours et s’engouffre dans la voie des stands. Il ressort entre les deux Red Bull mais se joue rapidement et autoritairement du quadruple champion du monde avant de filer vers son 7ème succès de l’année. Surtout, avec l’abandon de Rosberg, victime d’une contamination de la colonne de direction, il reprend pour la première fois la tête du championnat depuis le GP d’Espagne. La fin de course est marquée par le festival de Jean-Eric Vergne qui dépasse six monoplaces pour s’adjuger, malgré une pénalité de 5s, la 6ème place finale.

Les troisièmes pilotes. Pour ce Grand Prix, aucune écurie ne fera appel à un troisième pilote.

Les horaires du GP.
Essais libres 1 : vendredi 18 septembre, à 12h00.
Essais libres 2 : vendredi 18 septembre, à 15h30.
Essais libres 3 : samedi 19 septembre, à 12h00.
Qualifications : samedi 19 septembre, à 15h00.
Course : dimanche 20 septembre, à 14h00.

Les rendez-vous du SAV.
Top/Flop des essais libres : samedi 19 septembre, après les EL3.
SAV des qualifications : samedi 19 septembre, 20h30 en direct (podcast publié dans la foulée).
Début du vote pour le Quinté± : dimanche 20 septembre, juste après la course.
SAV de la course : lundi 21 septembre, 20h30 en direct (podcast publié mardi 21 septembre).

Fab

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