Abu Dhabi 2015 – Preview : Hamilton-Rosberg, un duel à l’eau de rose ?

Avant le début du Grand Prix d’Abu Dhabi, l’équipe du SAV de la F1 vous propose sa présentation de la dix-neuvième et dernière manche de la saison 2015 du Championnat du Monde de Formule 1.

Le circuit

Des (enfin deux) courbes rapides, des lignes droites dignes de Monza, et un troisième secteur façon Singapour et ses angles à 90° avec en prime un remarquable port s’offrant les plus beaux et les plus gros bateaux comme à Monaco. What else ? Ah oui, des chicanes pour sectoriser ce melting pot et donnent les meilleures opportunités de dépassement sur le circuit de Yas Marina. Car oui, quoi qu’on en dise il y a moyen de dépasser… Quoi Fernando ? Tu me dis que non ?

Bref, malgré des caractéristiques techniques alléchantes (prenez-le ironiquement ou non selon votre avis sur le circuit) ce n’est pas pour cela que le GP d’Abu Dhabi a su se faire une place au calendrier ! En 2009, l’attrait de la nouveauté et de la première course moitié jour, moitié nuit. En 2010, une finale où 4 pilotes peuvent être titrés. En 2012, la guerre Vettel/Alonso pour le titre, où l’Allemand part des stands pour finir 3ème derrière l’Espagnol ! Et l’année dernière, encore un titre pilote décerné aux Émirats. Et malgré la très faible chance d’y voir de la pluie, on a pu assister à des courses à rebondissements.

Rajoutez-y une sortie des stands passant sous la piste, un hôtel au-dessus, le Ferrari World au bout et on obtient une course à guichets fermés chaque année. On sent avant tout que les moyens ont été mis pour offrir à ce Grand Prix un cadre démesuré : Abu Dhabi est le joyau en or 24 carats de la Formule 1 !

Certains regretteront la présence de parkings en guise de dégagements ou l’absence de dénivelé. Les instances auront au moins eu l’intelligence cette fois de mettre en place un point de détection pour chaque zone d’activation du DRS.

Quentin

Les enjeux

Il est des Grands Prix qui, du fait de leur renommée et/ou de la sélectivité de leur tracé, font rêver les pilotes. Abu Dhabi fait partie des autres (« 10 tours au Mugello, c’est l’équivalent de 1000 à Abu Dhabi » avait dit en substance Mark Webber sur Twitter). Mais cela reste un Grand Prix de Formule 1 et tout champion qui se respecte s’engage pour le remporter – et pour nous autres, la victoire est de toute façon automatiquement le premier enjeu d’un Grand Prix.

Pour l’épreuve qui nous intéresse, peut-on décemment imaginer un vainqueur différent des 3 déjà victorieux cette année ? Pas en dehors de circonstances exceptionnelles (pluie, carambolage, séries d’abandons, etc.). Alors, plutôt Hamilton, Rosberg ou Vettel ? Le pilote Ferrari s’est bien défendu à Interlagos, au point de provoquer des remous sur le muret des stands – le stratège a opté pour 3 arrêts pour les deux voitures de manière à couvrir l’Allemand, au grand dam d’Hamilton. Le Britannique a d’ailleurs déclaré dans sa chronique pour la BBC être moins confortable dans sa voiture depuis les changements effectués suite à la débâcle du Grand Prix de Singapour, qui ont modifié l’équilibre de la Mercedes. Qui ne l’avaient pourtant pas empêché de s’imposer au Japon, en Russie et, grâce à Éole, aux États-Unis. Tout va bien pour Rosberg, sinon, qui retrouve des couleurs et voudra enfoncer le clou.

Derrière, les enjeux sont maigres. Il y a bien la 4ème place pilotes qui va se jouer entre Valtteri Bottas (136 points) et Kimi Räikkönen (135). Mais la Williams sera-t-elle vraiment au niveau sur un tracé bardé de virages lents ? Les précédents exemples montrent bien une progression sur ce point mais pas assez importante pour jouer avec la Scuderia. Touchons aussi un mot de la 6ème place constructeurs, où Lotus a fait un pas important face à Toro Rosso grâce aux 5 points récoltés au Brésil (grâce aussi à la disqualification douteuse de Felipe Massa, qui a permis de creuser l’écart de 2 points supplémentaires, et à l’abandon de l’appel de Williams) et compte 9 unités d’avance. Reste qu’une nouvelle fois, l’écurie britannique est déjà en difficulté avant même le début de week-end à cause d’impayés…

Pour finir, ce qui est dingue, c’est que d’habitude, on a toujours quelques adieux à observer lors de la dernière course de la saison. Mais là, on se dirige vers au moins 17 baquets conservés sur les 20 actuels (en considérant que Red Bull va rester et ne modifiera pas ses compositions) un nombre qui pourrait encore augmenter avec Manor : il n’y a guère que Romain Grosjean qui terminera son histoire avec son écurie de toujours, et aura à cœur de le faire sur une bonne note avant de prendre la direction des États-Unis. Ce sera également le dernier Grand Prix de Manor avec Ferrari avant de passer chez Mercedes, et ce pourrait également être la dernière course pour les noms de Lotus, Force India, et Marussia, mais on ne devrait le savoir avec certitude que rétroactivement. D’ici là, tâchons d’assister à un beau point final à cette saison !

Sans plus attendre, voici donc les questions auxquelles le GP d’Abu Dhabi devrait répondre :
– Lequel des pilotes Mercedes partira-t-il en vacances avec le bon goût de l’eau de rose dans la bouche ?
– Lequel des pilotes finlandais partira-t-il en vacances avec la médaille en chocolat ?
– Lotus sera-t-elle forcée de prendre des vacances anticipées ?
– Maldonado va-t-il confirmer que ses démons sont définitivement en vacances ?
– Quels pilotes titulaires devront-ils retarder leurs vacances à mardi soir à cause de Pirelli ?

Et celles auxquelles il ne devrait pas répondre, ou alors par accident :
– De combien les adversaires de Mercedes vont-ils écourter leurs vacances pour les rattraper ?
– Fernando Alonso partira-t-il en vacances alors qu’il sort d’une année sabbatique ?
– Red Bull et Renault reviendront-ils après les vacances (chacun de leur côté autant qu’en ensemble) ?
– Force India, Sauber et Manor auront-ils de quoi se payer des vacances ?
– Pourquoi fais-je une fixette sur les vacances ?

Gusgus

Les infos indispensables

Tracé du circuit de Yas Marina

La distance. 55 tours du circuit de Yas Marina (5,554 km) sont prévus, pour une distance totale de 305,355 km.

Les pneus. Pirelli fournira aux pilotes, pour cette manche, les pneus P-Zero Tendres (jaunes) et Super Tendres (rouges). Comme toujours, en cas de piste humide, les pilotes disposeront des pneus Cinturato pour la Pluie (bleus) et pour des conditions Intermédiaires (verts).

Le DRS. Deux zones DRS seront mises en place à Abu Dhabi : la première se situe dans la ligne droite arrière, entre les virages 7 (l’épingle) et 8, avec un point de détection 40 mètres avant l’épingle, et la seconde dans la ligne droite suivante, avec un point de détection au tout début, à la sortie du virage 9.

Le commissaire-pilote. Pour cette course, le quatrième membre du collège des commissaires sera Derek Warwick. Ce sera sa quinzième participation à ce poste, les cinq dernières ayant eu lieu lors des Grands Prix de Singapour 2013, Bahreïn 2014, Monaco 2013, Italie 2014 et États-Unis 2014.

Les décisions des commissaires. Pour retrouver l’ensemble des décisions prises par les commissaires de course à l’occasion du Grand Prix d’Abu Dhabi (et d’autres informations utiles, en anglais), cliquez ici (rubrique « Stewards Decisions »).

Le Grand Prix 2014. Le titre pilotes se joue sur le circuit de Yas Marina entre les deux pilotes Mercedes, dans une course qui attribue pour la première fois – et la dernière à ce jour – le double des points des autres. Cela rend la tâche légèrement moins ardue à Nico Rosberg, qui avec 17 unités de retard sur Lewis Hamilton, doit gagner et espérer qu’Hamilton termine 3ème ou pire. Inversement, le Britannique a son destin entre ses mains et peut s’assurer une deuxième couronne en finissant 2ème.

Mais, bien qu’auteur d’une pole convaincante, l’Allemand n’en profite pas en prenant un envol moyen alors que son coéquipier s’élance superbement et prend la tête. À partir de là, Rosberg ne sera plus capable de se mettre à portée de DRS. Il tente alors de décaler sa stratégie en allongeant son deuxième relais – impensable aujourd’hui ! – mais le pire se produit à partir du 23ème tour : sa F1 W05 Hybrid souffre de problèmes de surchauffe qui dégradent ses performances et la font tomber petit à petit dans le classement. Des problèmes qui empirent en fin de course, mais le porteur du numéro 6 tient malgré tout à terminer symboliquement le Grand Prix, à la 14ème place, en se faisant tout autant symboliquement prendre un tour par Hamilton au passage.

Une fois les problèmes de Rosberg avérés, le presque double Champion du Monde commence à assurer. Un relâchement qui donne peut-être quelques espoirs à Felipe Massa (Williams-Mercedes). Pour une fois, le Brésilien gère mieux ses pneus en menant ses deux premiers relais plus loin que le Britannique, ce qui lui permet de finir sur les Super Tendres contrairement au Champion du Monde 2008. Mais reprendre 11 secondes en 11 tours s’avère trop difficile, et le Pauliste échoue finalement à 2,6 secondes.

Derrière, des outsiders habituels sont contraints d’effectuer une remontée : une petite pour Valtteri Bottas (Williams-Mercedes), 8ème après un départ raté mais sur la dernière marche du podium à l’arrivée, de plus grandes pour les Red Bull, parties des stands après avoir été exclues des qualifications pour un aileron avant non conforme car mobile. Daniel Ricciardo termine ainsi 4ème, Vettel butant pour sa part au 8ème rang. Button (McLaren-Mercedes), Hülkenberg (Force India-Mercedes) et Pérez (Force India-Mercedes) terminent entre les deux Red Bull, alors que les Ferrari, en roue libre en cette fin de saison, complètent les points, Alonso devançant Räikkönen pour sa dernière en rouge.

Les troisièmes pilotes. C’est la fin du calvaire pour Romain Grosjean, qui sera une dernière fois remplacé par Jolyon Palmer lors des essais libres 1… si les Lotus sont assemblées à temps après l’arrivée en retard d’une partie de leur fret.

Les horaires du GP.
Essais libres 1 : vendredi 27 novembre, à 10h00.
Essais libres 2 : vendredi 27 novembre, à 14h00.
Essais libres 3 : samedi 28 novembre, à 11h00.
Qualifications : samedi 28 novembre, à 14h00.
Course : dimanche 29 novembre, à 14h00.

Les rendez-vous du SAV.
Top/Flop des essais libres : samedi 28 novembre, après les EL3.
SAV des qualifications : samedi 28 novembre, en direct à 20h30 (podcast publié dans la foulée).
Début du vote pour le Quinté± : dimanche 29 novembre, juste après la course.
SAV de la course : lundi 30 novembre, en direct à 20h30 (podcast publié mardi).

Gusgus

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