Pilotes McLaren, Ferrari, moteurs : l’actu en vrac sous le sapin

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Pilotes McLaren, Ferrari, moteurs : l'actu en vrac sous le sapin
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En guise de cadeau de Noël, l’équipe du SAV de la F1 revient sur l’actualité F1 des deux dernières semaines et notamment sur l’annonce du duo Alonso-Button pour McLaren en 2015.

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Duo Alonso-Button pour McLaren

Que ce fut long. Presque par surprise, alors que l’attente avait duré, duré et duré encore, McLaren a convoqué la presse dans son antre de Woking le 11 décembre dernier, pour annoncer son duo de pilotes. Si la cause concernant Fernando Alonso semblait entendue, la véritable annonce devait porter sur son équipier. Qui de Jenson Button ou de Kevin Magnussen allait accompagner le double champion du monde dans le commencement d’une nouvelle ère ? En fin de saison, la balance semblait pencher en la faveur du jeune Danois, incarnant l’avenir quand son équipier de champion du monde n’en finissait plus d’adresser de précautionneux adieux.

Mais, dès le 10 décembre au soir, la BBC vend la mèche et affirme que, finalement, c’est bien à Jenson Button que le second baquet de la MP4-30 motorisée par Honda sera confié. L’information est confirmée le lendemain, à la mi-journée, par un tweet sur le compte officiel de l’écurie qui offre au monde de la F1 une première photo de famille de la nouvelle ère McLaren-Honda, de laquelle Kevin Magnussen, bien qu’écarté du poste de titulaire, n’est pas effacé.

Un communiqué de presse au titre ambitieux (« 2015 : Poser les bases d’une future domination ») accompagne l’annonce. Alonso, de retour après un passage mitigé en 2007, y évoque son admiration profonde pour Ayrton Senna, son « enthousiasme » et sa « détermination » en s’engageant dans un projet qui « pourra demander du temps pour parvenir à des résultats » même si cela n’est pas un problème pour lui. Button, de son côté, affiche sa préférence connue pour Alain Prost, sa joie de s’engager pour une seizième saison en discipline reine, la sixième avec McLaren, et met en avant sa collaboration passée avec Honda entre 2003 et 2008.

De son côté, Ron Dennis est revenu sur l’attente engendrée auprès du monde de la F1 par McLaren : si le retour d’Alonso a été conclu « il y a plusieurs semaines, bien plus tôt que ce que tout le monde imagine », le contrat de Button pour les deux années à venir n’a été signé que le 10 décembre au soir. « Je ne m’excuse pas du niveau de considération que j’ai donné à cette décision, » a déclaré Dennis, relayé par Autosport. « Nous avions la possibilité de potentiellement dépasser Ferrari au championnat constructeurs et je ne voulais pas déstabiliser les deux dernières courses. Nous avions un test aérodynamique très important le samedi à Abu Dhabi et je ne voulais pas déranger ce test en ayant un pilote motivé et un autre démotivé. Ensuite […] il y avait une réunion de la Commission F1 et sur l’agenda se trouvaient deux ou trois choses qui avaient à voir avec le processus de prise de décision. […] Il y a quelques équipes, y compris McLaren, qui ont une obligation de faire courir trois voitures si la grille tombe en dessous de 16 voitures. Donc, je prenais en compte la possibilité que cela arrive. »

Avec 501 Grands Prix à son actif, la paire Alonso-Button sera la plus expérimentée et, selon leur patron, « le meilleur duo de pilotes » du plateau. Logiquement, cependant, et malgré un tel line-up, les premières questions sur le souvenir de l’alliance explosive entre McLaren et Alonso sont apparues, balayées par Ron Dennis, sur le site officiel de la F1 : « Je sais que les médias vont chercher la moindre fracture dans l’équipe, notamment entre Fernando et moi. Mais je peux vous le dire, ils vont perdre leur temps. En Formule 1, sept ans, c’est l’équivalent d’une vie, c’est beaucoup de temps. Vous continuez à mûrir. Je me suis un peu adouci. Avec Fernando, on a recommencé à se voir il y a quelques mois. Nous avons rétabli une amitié. Nous sommes maintenant concentrés sur le futur. Nous devons réussir ensemble, et nous sommes d’accord que l’ingrédient principal, c’est d’être heureux. Nous éviterons tout ce qui peut perturber notre relation. Je ne prévois pas le moindre problème. »

[tab:Ferrari entame sa restructuration]

Ferrari entame sa restructuration

Après une année déjà riche en mouvements de personnel, Ferrari continue ses grandes manœuvres suite à la prise de pouvoir de Sergio Marchionne et à l’arrivée de Maurizio Arrivabene à la tête de la Scuderia, en tant que Directeur Général de la Gestion Sportive et Team Manager de la Scuderia. Une restructuration du haut de l’organigramme de l’écurie italienne a en effet été annoncée par communiqué le 16 décembre, mettant en avant « une structure plus plate et une attribution claire des responsabilités ».

Auparavant partagées au même niveau de hiérarchie par Pat Fry (Directeur de l’ingénierie), Nicholas Tombazis (Designer en chef) et James Allison (Directeur technique châssis), les responsabilités techniques ont été regroupées sous le titre de Directeur Technique, un poste confié au dernier cité. Allison aura sous sa responsabilité le nouveau Designer en chef – poste rétrogradé d’un niveau – Simone Resta, auparavant adjoint de Tombazis à ce même poste, et le Directeur moteur Mattia Binotto, replaçant depuis cet été de Luca Marmorini, remercié. Non content de monter en grade, James Allison s’occupera également par interim de l’ingénierie en piste. En conséquence, Nicholas Tombazis et Pat Fry sont sur le départ.

Du côté sportif, les responsabilités des activités F1 d’un côté et GT et Compétition Client de l’autre ont été séparées : Massimo Rivola reste Directeur Sportif de la Scuderia mais est désormais sous la responsabilité directe de Maurizio Arrivabene, des responsabilités que perd donc Antonio Coletta, qui le chapeautait auparavant. Quant à la Ferrari Driver Academy, elle sera toujours menée par Luca Baldisseri mais il se référera lui aussi directement à Maurizio Arrivabene.

Enfin, sur le plan économique, un tout nouveau Département Commercial a été créé, dirigé par interim par Maurizio Arrivabene lui-même. Il aura donc tout loisir de mener les discussions avec les représentants d’éventuels sponsors, rôle qu’il connaît bien pour l’avoir lui-même occupé chez Philip Morris International. Anciennement Directeur du service presse, Renato Bisignani est nommé à l’intérieur de cette division Directeur Marketing et Acquisition, et est remplacé par Alberto Antonini, ancien commentateur pour Sky Italia et la RAI.

D’autre part, en marge de cette annonce, la Scuderia a recruté à d’autres postes, notamment au niveau des pilotes testeurs. Boudé par Sauber, Esteban Gutiérrez a rejoint Ferrari comme pilote d’essais et de réserve, donc comme remplaçant – en théorie – de Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen en cas de problème. Le Mexicain n’est d’ailleurs pas venu les mains vides puisqu’il a apporté dans ses valises le soutien financier du groupe America Móvil de Carlos Slim (Telmex, Telcel, Claro), qu’il fournissait déjà à l’écurie suisse. Autre ex titulaire déçu à atterrir du côté de Maranello, Jean-Eric Vergne devient également pilote d’essais et s’occupera plus particulièrement du développement de la monoplace en simulateur, rôle qu’il a déjà connu chez Red Bull en 2011. Et alors que Marc Gené et Davide Rigon ont rempilé eux aussi comme pilotes d’essais, Pedro de la Rosa a quitté la Scuderia, à l’instar de son compatriote Fernando Alonso.

Pour finir, d’autres transferts ont été évoqués. Ferrari a officialisé le départ de son Directeur de l’analyse de la performance pneumatique Hirohide Hamashima, recruté en 2012 chez Bridgestone. Lors d’une conférence presse, Maurizio Arrivabene a annoncé que Jock Clear, l’ingénieur performance de Lewis Hamilton chez Mercedes, rejoindrait la Scuderia dès qu’un accord avec Mercedes pour son départ aura été trouvé, ou bien, à défaut, en novembre 2015, quand les 12 mois de préavis de sa démission seront écoulés. Il occupera probablement le poste de Directeur de l’ingénierie de piste, occupé par interim par James Allison, et sera en attendant réaffecté à un poste moins crucial chez Mercedes. Selon la BBC, Ferrari a également tenté de recruter Bob Bell, dont la démission en avril est entrée en vigueur en novembre, mais l’ex-directeur technique des Flèches d’Argent s’est déclaré dans l’impossibilité d’accepter dans l’immédiat à cause de problèmes personnels. Le média britannique annonce également qu’Andrea Stella, l’ingénieur de Fernando Alonso, suivra ce dernier chez McLaren à un poste qui reste à définir. Enfin, la Gazzetta dello Sport a quant à elle évoqué le départ probable de Neil Martin, le responsable de la stratégie de course.

[tab:Les moteurs font du bruit en coulisses]

Les moteurs font du bruit en coulisses

Malgré une baisse de volume sur les circuits, les moteurs 2014 ont tout de même fait grand bruit en coulisses tout au long de la saison, et pour la dernière fois en 2014 ce 18 décembre, lors de la dernière réunion en date du Groupe Stratégique de la F1. Régulièrement tancés d’être peu attrayants aux oreilles des fans et trop coûteux pour des écuries de fond de peloton de plus en plus exsangues, les nouveaux moteurs ont de nouveau pris un plomb dans l’aile, puisqu’il semble que certaines règles les concernant peuvent être contournées.

En effet, dans l’annexe 4 du règlement sportif, qui définit les règles d’homologation des V6 turbo hybrides sur la période 2014-2020, il n’existe pas de date limite de fourniture à la FIA, pour homologation, d’un moteur modifié à partir de celui de l’année précédente. En d’autres termes, les motoristes qui le souhaitent pourront, si rien ne change, retarder l’entrée en course de leur millésime 2015 et profiter de quelques semaines supplémentaires de développement. Le prix à payer sera de commencer la saison avec un moteur un peu daté et qui sera probablement en retard sur la concurrence – si elle ne fait pas un choix similaire -, mais d’être en mesure de disposer d’une version 2015 avec davantage de répondant.

Renault et Ferrari, dominés en 2014 par Mercedes, y voient là une chance de se remettre à niveau avec le motoriste allemand, ou tout du moins de faire pression pour que ce dernier accepte d’introduire des étapes de développement en cours de saison, ce à quoi il est réticent. Mais le vote unanime du Conseil Stratégique, impératif à tout changement de règlement passé le 30 juin, n’a pu se faire pour combler cette faille.

À noter que l’astuce ne pourra pas être exploitée par Honda, et pour tout motoriste qui débarquera dans le futur, puisque l’homologation d’un tout nouveau moteur et non de l’évolution d’un moteur existant est régie par un autre article avec des conditions différentes.

Surtout, sur un plus long terme, les problèmes évoqués tout au long de la saison (volume sonore, coût) voient naître des contre-propositions pour l’horizon 2016, qui, lui, ne nécessite qu’une simple majorité pour l’adoption d’un changement avant le 1er mars. Ainsi, pour remplacer les V6 turbo actuels, donc le terme est actuellement programmé pour fin 2020, Bernie Ecclestone fait fi des sommes déjà investies sur le V6 et défend l’idée d’un retour au moteur V8 atmosphérique existant, auquel seraient adjoints la batterie et le MGU-K version 2014 pour un système qui resterait hybride. Il pourrait donc être exploité en tant que tel en termes de communication, tout en gagnant en puissance, de l’ordre de « 1000 chevaux » selon Ecclestone, et en volume sonore.

« Les manufacturiers devront les appeler ‘McLaren hybride’, ‘Ferrari hybride’ ou ‘Williams hybide’ pour bien faire passer le message, » a déclaré le Directeur Général du Formula One Group lors d’une rencontre avec la presse, où le magazine Forbes était présent au travers du spécialiste de l’économie de la F1 Christian Sylt. « [Les moteurs] sont hybrides maintenant, mais personne ne le dit. C’est le secret le mieux gardé au monde en réalité, ce à quoi sert ce moteur, ce pourquoi il a été conçu et ce que nous avons réussi. C’est une fantastique pièce d’ingénierie. »

Autre proposition évoquée, rapportée par Sport Bild et prétendument avancée par Mercedes : rendre l’ERS de la firme de Stuttgart standard, à l’instar de l’électronique fournie par McLaren. Mais il semble compliqué que les trois autres motoristes se résolvent à embarquer le système d’un concurrent de l’industrie automobile.

C’est donc le statu quo qui règne sur ces questions, en attendant la prochaine réunion du Groupe Stratégique en janvier.

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L’équipe du SAV de la F1 revient également sur les actualités suivantes :

  • Bernie Ecclestone occupe le terrain médiatique ;
  • Caterham continue de chercher une solution après avoir reçu l’approbation des créanciers ;
  • Une partie des biens de Marussia vendus aux enchères, Haas rachète l’usine ;
  • McLaren et Sauber valident les crash-tests 2015, Lotus non ;
  • Une partie des trophées volés à Red Bull a ont été retrouvés ;
  • Gary Hartstein accuse Jean Todt et Gérard Saillant de faire pression sur son employeur
  • Une question « Quizz d’actualité » ;
  • Notre sélection de citations.

Cette émission a été enregistrée dans les conditions du direct ce mardi 23 décembre, en soirée.

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