Mort de Marussia, Sauber, Force India, Lotus : l’actu F1 des prochaines années

Le SAV de la F1 reviendra probablement, dans ses prochaines émissions, sur l’actu F1 désastreuse qui, à ce rythme, verra Marussia, Sauber, Force India, Lotus et Haas disparaître, et Williams surnager.

« Approchez, approchez, et réjouissez-vous ! Nous, Groupe Stratégique de la F1, nous vous promettons du cliquant, du puissant, de l’époustoufflant pour 2016 et 2017. Parce que, cher public, en 2017, nous n’aurons pas 800 chevaux, non ! Nous n’aurons pas 900 chevaux, ô non ! Cher public en 2017, vous aurez, sans augmentation du prix des consommations, des Formule 1 de 1000 chevaux, oui ! Applaudissements pour les F1 de 1000 chevaux, s’il vous plaît ! … (Comment ? Marussia ? Sous un nouveau nom ? Avec une voiture de 2014 ? Donc pas de plaque à étincelles sous la voiture ? Quel scandale ! C’est hors de question ! Foutez-moi le camp !) … APPROCHEZ, APPROCHEZ ! … » Voilà, en résumé, ce que fait le Groupe Stratégique de la F1 actuellement. Ainsi, voici les actualités que nous développerons probablement dans nos émissions ces prochaines années :

Marussia / Manor. Après un bras de fer incongru avec les instances décisionnelles de la F1, et notamment le Groupe Stratégique, Marussia, renommée Manor, a finalement été autorisée à commencer l’année 2015 avec une MR03 légèrement remaniée, mais s’est vu refuser ses primes de 2014, comme Brawn en 2009, du fait de son changement de nom. Excédés par le tapage médiatique occasionné et par l’absence de l’argent prévu, nécessaire pour rembourser les dettes de l’entreprise, les investisseurs ont fini par se rétracter et annuler la reprise de la société. L’écurie a donc définitivement fermé et le reste des actifs a été liquidé en cours de saison.

Sauber. Obligée de rouler sous le poids lors dès les essais privés de 2015 avec une C34 désespérément vide de sponsors, l’écurie suisse est rapidement rentrée dans le rang en ne parvenant pas à se qualifier pour la moindre Q2. Monisha Kaltenborn n’a donc eu d’autre choix de remiser, après le Grand Prix d’Italie, 22 ans de gestion rigoureuse au placard, Peter Sauber et ses co-investisseurs n’ayant plus le moindre franc suisse dans les poches.

Force India. Après les retards de production de sa VJM08, l’écurie indienne n’a sauvé sa maigre 8ème place au championnat 2015 que grâce à une paire Hülkenberg-Pérez largement supérieure à Nasr-Ericsson chez Sauber. Las, les finances ont été de plus en plus tendues, la faute à un investissement ces dernières années qui a certes permis de bons résultats sportifs, mais n’a jamais vu de retour en termes de sponsoring. Ironiquement, Force India s’est vue interdite de participer au Grand Prix de Grande-Bretagne, pourtant à 800 mètres de ses locaux, une partie de son équipement ayant été saisie par des huissiers envoyés par les fournisseurs lésés. Les actionnaires, Vijay Mallya et le groupe Sahara, malgré un règlement temporaire de la situation, ont dû se résoudre à mettre un terme à l’héritage d’Eddie Jordan fin 2015.

Lotus. Mieux préparée qu’en 2014, l’écurie britannique a connu un regain de forme sportif relatif qui lui a permis de se classer sixième du championnat 2015 devant Toro Rosso. Malheureusement, les ressources pétrolières ne sont pas infinies, et Pastor Maldonado, toujours aussi coûteux en pièces détachées, n’a plus pu honorer son contrat. Et malgré le soutien de Felipe Nasr, les Lotus bleues version 2016 n’avaient plus les moyens de se battre avec les constructeurs, et n’a eu d’autre choix que de s’établir, aux côtés de Haas, en fond d’une grille de 22 voitures garnie par les troisièmes monoplaces de Mercedes, Ferrari, Red Bull et McLaren. L’ancêtre de Toleman, Benetton et Renault a donc disparu sans avoir eu le temps d’accoler un V6 Turbo de 1000 chevaux à un de ses châssis et sans avoir pu rembourser le moindre euro des quelques 150 millions de dette concédés par Genii Capital.

Haas. Voyant venir le désastre, Gene Haas a tenté de blinder au maximum son écurie avant son arrivée en 2016. Hélas, impossible de se battre contre trois Mercedes, trois Red Bull, trois Ferrari, trois McLaren, deux Williams et deux Toro Rosso. Même Lotus, qui vivait sa dernière année, était hors d’atteinte. Condamnée à attendre un carnage, qui n’arriverait finalement pas, pour espérer des points, l’écurie américaine, pourtant pas autant larguée que l’ont été à leurs débuts les nouvelles écuries de 2010, a coupé les ponts fin 2017, faute d’exposition télévisuelle recherchée par Gene Haas et son entreprise de machines-outils.

Williams. En maîtresse du bon sens et de la comptabilité rigoureuse, la famille Willams a fait de son écurie la seule équipe qui restait indépendante à l’orée de la saison 2018. Mais l’euphorie des saisons 2014 et 2015 s’est peu à peu tassée, notamment après l’introduction des moteurs-fantaisie de 2017 qui, en plus d’être passablement coûteux, ont remis un peu plus à plat le rapport de force entre motoristes et affaibli Mercedes. Qui plus est, suite au départ d’Haas, seules 6 écuries demeuraient en F1, ce qui a forcé les instances à généraliser la troisième voiture, donc à faire remettre à l’écurie de Grove des billets sur la table. En cette année 2018, la bataille avec Toro Rosso est sympathique, mais c’est bien là le seul objectif que Williams peut se fixer, faute de moyens nécessaires.

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