Canada 2015 – Preview : Canada, Canada, voilà Hamilton !

Avant le début du Grand Prix du Canada, l’équipe du SAV de la F1 vous propose sa présentation de la septième manche de la saison 2015 du Championnat du Monde de Formule 1.

Le circuit

Le circuit Gilles-Villeneuve est un peu un Bahreïn sans sable, mais avec des murs et du public. Bon, j’avoue l’escroquerie, j’avais commencé la preview de Bahreïn exactement de la façon opposée, y expliquant, tout en nuançant cette comparaison, que le circuit situé à Sakhir ressemblait à celui de Montréal. Alors, même si je maintiens ces propos, le circuit le plus ressemblant de celui situé à Montréal ne se situe pas à Bahreïn.

Prenez Monza. Réduisez l’échelle de 25%. Desserrez les deux premières chicanes. Remplacez la Parabolica par une épingle. Gommez les Lesmo. Resserrez les dégagements et mettez des murets à des endroits déjà bien piégeux. Vous obtenez un résultat qui n’est pas Montréal, mais qui a les mêmes caractéristiques : beaucoup de chicanes assez lentes, beaucoup de pleines charges, beaucoup de gros freinages. Mais par rapport à Monza, les accélérations ne sont plus assez longues pour emmener les voitures aux vitesses vertigineuses du circuit italien. Bon, le paysage défile quand même vite à 337 km/h, meilleure vitesse de pointe en qualifications en 2014 !

Surtout, le tracé canadien est devenu un spécialiste de la course qui s’affole. Rien que sur les dix dernières années, sans forcément creuser très loin, j’ai un très bon souvenir des éditions 2014, 2012, 2011, 2010, 2008 et 2007. Les ingrédients pour cela sont en effet au rendez-vous : les murs sont très près du bord de piste et feront payer les erreurs par un accident rarement léger, qui a de grandes chances de provoquer la sortie de la Safety Car et de rebattre les cartes stratégiques ; les freins sont mis à rude épreuve et provoquent des abandons qui, malgré une recrudescence depuis 2014, sont en moyenne plus rares que jadis ; il n’y a pas de grosse courbe, ce qui permet d’avoir un sillage qui dévente peu les voitures et, en conjonction avec les longues lignes droites, favorise les batailles en piste. À ce propos, quel dommage que le DRS y soit disponible, ou tout du moins aussi maladroitement utilisé : il n’y a qu’un seul point de détection pour deux zones, donc un pilote qui se fera dépasser dans la première verra son attaquant s’échapper dans la deuxième et ne pourra pas riposter.

Pour couronner le tout, les journalistes qui ont la chance de s’y rendre sont unanimes : l’atmosphère en ville, à quelques stations de métro du circuit, est formidable lors du week-end du Grand Prix, et les fans canadiens sont particulièrement fervents – souvenez-vous de l’envahissement de la piste en toute fin de Grand Prix lors de la victoire de Jean Alesi sur la Ferrari numéro 27. Alors Bernie si tu nous lis, fais casquer encore plus Abu Dhabi ou la Russie plutôt que Montréal.

Gusgus

Les enjeux

Ah le circuit de l’île Notre-Dame, quel beau circuit ! Le tracé de la revanche pour Lewis ? Roublard après une victoire perdue à Monaco par un arrêt au stand sous voiture de circuit, et doublement roublard après la course de l’année dernière, ses freins l’ayant poussé à l’abandon, ce week-end sera-t-il le grand retour en forme d’Hamilton sur cette piste ? Auteur de trois victoires ainsi que trois pole positions, il y a de grandes chances que oui ! Face à lui pour la victoire se présente Rosberg, qui avait réussi à chiper la pole à Lewis il y a un an. Lancé sur une série de deux victoires consécutives, l’Allemand se présente aussi en forme à Montréal.

Derrière eux, mais pas trop loin, se trouve la Ferrari de Vettel. Parce que oui Kimi doit encore travailler en qualifications pour être un challenger régulier des Mercedes. Ferrari est d’ailleurs supposée se présenter sur le tracé Canadien avec un moteur modifié pour se rapprocher du Mercedes, mais rien n’est sûr et il n’est pas dit qu’il soit utilisé.

Après le plouf monumental de Williams à Monaco, une chose est quasi sûre, les hommes de Grove feront mieux ce week-end. Mais mieux ou moins bien que les moteurs Renault qui semblent retrouver peu à peu de la couleur au fur et à mesure que la saison avance ? Oui, je parle des moteurs Renault car c’est toujours assez serré entre les Red Bull et les Toro Rosso ces derniers temps.

Honda. La célèbre marque de tondeuses à gazon arrive sur le continent des John Deere. Pardon je m’égare. La firme japonaise amène quelques évolutions de performance sur son unité de puissance. Nous verrons ce week-end si cela leur permettra de continuer leur remontée au sein du peloton, et pourquoi pas commencer à prétendre à des points à la régulière.

Derrière tout ce petit monde on retrouve le paquet Lotus, Sauber et Force India. Lotus, bien que dotée d’un moteur Mercedes n’est pas non plus assurée d’être dans le top 10 de manière automatique. Sauber descend progressivement dans la hiérarchie, tandis que chez Force India on sent une volonté de ne pas laisser Manor jouer toute seule derrière. Quelle gentillesse de la part de l’écurie indienne.

Sans plus attendre, voici donc les questions auxquelles le GP du Canada devrait répondre :
– Qui sera le premier à dire bonjour au mur des champions ?
– McLaren-Honda, des points à la régulière ?
– Le Canada, toujours fournisseur officiel de courses palpitantes ?
– Vous connaissez l’histoire de Maldonado à l’arrivée d’un Grand Prix ? Nous non plus.
– Hamilton, Rosberg, Vettel, Räikkönen. Aura-t-on un pilote différent sur le podium ?

Et celles auxquelles il ne devrait pas répondre, ou alors par accident :
– « Allô Lewis ? Box box box, non on déconne ! »
– Le Canada Dry, nouvelle boisson sur le podium ?
– Le réalisateur nous montrera-t-il Marco dans la foule ?
– Jolyon interprétera-t-il « Tous les Palmer » de Beau Dommage ?
– Qui sera le Cowboy Fringuant du Grand Prix ?

Victor

Les infos indispensables

Tracé du Circuit Gilles-Villeneuve de Montréal

Le DRS. Deux zones DRS seront mises en place à Montréal : la première dans la longue ligne droite de retour, entre le virage 13 et la célèbre chicane finale, puis dans la courte ligne droite de départ/arrivée avec un point de détection, pour les deux zones, situé 110m après le virage 10.

Le commissaire-pilote. Pour cette course, le quatrième membre du collège des commissaires sera Alan Jones. Ancien pilote pour, entre autres, Surtees, Shadow, Williams ou encore Haas Lola, le Champion du Monde 1980 assurera de nouveau ce rôle après le Grand Prix d’Espagne cette saison mais aussi après les Grands Prix de Corée du Sud 2010, du Japon 2011, d’Inde 2012, d’Espagne 2013 ou de Singapour 2014.

Le Grand Prix 2014. L’an passé, Nico Rosberg a signé la pole devant son équipier Lewis Hamilton. Deux semaines après la polémique de Monaco, les deux hommes se sont retrouvés côte à côte au premier virage et le premier s’est imposé autoritairement au second en l’obligeant à mordre dans l’herbe et à s’incliner face à Sebastian Vettel. Plus loin, l’ensemble du peloton s’est engouffré dans la première chicane du tracé mais une erreur de Max Chilton l’a envoyé, lui et son équipier Jules Bianchi, dans le mur et à l’abandon avec des débris disséminés partout sur la piste. La Safety Car est intervenue sept tours avant de relancer les fauves. Rapidement, Hamilton a effacé Vettel pour livrer les prémices d’un nouveau duel entre Mercedes.

Après le second ravitaillement, cependant, et alors qu’il avait pris l’avantage à la sortie des puits, le Britannique a subi un problème de freins d’abord à l’épingle puis au freinage de la chicane. Il a dû se retirer au 46ème tour. Dans le même temps, Rosberg a lui aussi connu un problème similaire, à savoir la perte du MGU-K (censé récupérer l’énergie au freinage). L’avance de l’Allemand était telle que, malgré cette défaillance, il a maintenu la première place jusqu’au 67ème tour. Las, il a dû céder face à Daniel Ricciardo, qui s’était débarrassé peu avant de Sergio Pérez, ce dernier se dirigeant vers un nouveau top 5. Mais, à l’entame de l’ultime boucle, et alors que Sebastian Vettel avait pris l’avantage sur la Force India, le Mexicain s’est accroché avec Felipe Massa, pressé de le dépasser pour jouer sa chance. Les voitures des deux hommes, incontrôlables, ont de peu évité la Red Bull mais ont percuté violemment le mur de pneus en bout de ligne droite des stands. Massa et Pérez s’en sont sortis indemnes. La course s’est achevée sous régime de voiture de sécurité sur la toute première victoire de Ricciardo devant Rosberg et Vettel.

Les troisièmes pilotes. Pour ce Grand Prix, aucune écurie ne fera appel à un troisième pilote.

Les horaires du GP.
Essais libres 1 : vendredi 5 juin, à 16h00.
Essais libres 2 : vendredi 5 juin, à 20h00.
Essais libres 3 : samedi 6 juin, à 16h00.
Qualifications : samedi 6 juin, à 19h00.
Course : dimanche 7 juin, à 20h00.

Les rendez-vous du SAV.
Top/Flop des essais libres : samedi 6 juin, après les EL3.
SAV des qualifications : dimanche 7 juin, 15h00 en direct (podcast publié dans la foulée).
Début du vote pour le Quinté± : dimanche 7 juin, juste après la course.
SAV de la course : mardi juin, 20h30 en direct (podcast publié mercredi 10 juin).

Fab

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