Louis Rosier : symbole d’une autre époque

Alors que je cherchais une question pour préparer le concours Top Pas Position du SAV de Belgique, j’ai trouvé dans la liste des vainqueurs de l’épreuve le nom de Louis Rosier. Comme il était français (Cocorico !) et qu’il y avait un lien vers sa biographie, je suis allé y jeter un coup d’œil par simple curiosité. Ce que j’y ai trouvé m’a remémoré et appris à quel point les choses étaient différentes, il y a 60 ans, lors de la première saison du championnat du monde de Formule 1. J’ai donc choisi de partager cette découverte en prenant l’exemple de Louis Rosier.

Tout d’abord, je vais commencer par clarifier le titre de cet article. Le mot « symbole » est ici utilisé au sens d' »exemple ». L’élément qui a attiré mon attention sur son nom est le fait qu’il a gagné la onzième édition du Grand Prix de Belgique, soit la dernière édition avant que celle-ci ne fasse partie du championnat de Formule 1. Il avait alors 44 ans. Certes, les voitures de l’époque ne nécessitaient pas une condition physique proche de celle des pilotes actuels, mais qui oserait imaginer qu’un des pilotes contemporains puisse encore courir à cet âge ? Peut-être Schumacher, mais dans ce cas il sera extrêmement proche de sa retraite définitive de la compétition. Louis Rosier, lui, courut encore quelques années avant de se tuer lors d’une course.

Une autre différence de taille entre les deux époques est le fait que les pilotes n’étaient pas professionnels et avaient donc une activité professionnelle à côté. Louis Rosier, pour vivre, était donc propriétaire d’une concession Renault à Clermont-Ferrand, la plus importante de France. Il était donc bon entrepreneur en plus d’être doué sur la piste.

Pour courir, il avait créé sa propre écurie mais son palmarès indique qu’il n’a pas toujours couru avec celle-ci. En effet, il participa à quelques course avec l’écurie Automobile Talbot Darracq. On compte parmi les voitures qu’il a pilotées, outre les Talbot-Lago T26GS, T150SS, T26C, T26C-DA, des Ferrari 375 et 500 et une Maserati 250F.

Concernant son palmarès, celui-ci est très éclectique puisqu’il a couru en Formule Avant-Guerre, Formule 1, Formule 2 et en Endurance. Il compte au moins une victoire dans chacune des ces catégories, sauf la Formule 1 pour laquelle son meilleur résultat fut une 3ème place. Il participa au total à plus de 159 épreuves de course automobile, dont 39 Grands Prix de Formule 1. Cependant, l’élément le plus important de la carrière de Louis Rosier fut la performance qu’il réalisa en remportant les 24 heures du Mans 1950, marquant de son empreinte cette compétition internationale de renom. En effet, il y mit la manière car, seulement sept jours après avoir terminé 3ème du Grand Prix de Belgique de Formule 1, il pilota pendant plus de 23 heures et 30 minutes sa voiture, ne laissant le volant que pour les deux derniers tours à son co-équipier, qui n’était autre que son propre fils.

En parallèle de la compétition, Louis Rosier était également engagé dans le développement du sport automobile. Suite au terrible accident au Mans en 1955 et à la remise en cause des circuits en ville qui s’ensuivit, il fut l’un des principaux artisans de la création du circuit de Charade, qui porte encore aujourd’hui son nom. Ce circuit à flanc de montagne et long de 8 kilomètres était le seul du genre à l’époque. Il fut inauguré en 1958 et accueillit quatre Grands Prix de Formule 1. Malheureusement, Louis Rosier ne verra jamais le circuit terminé car il mourut en octobre 1956 des suites d’un accident sur le circuit de Monthléry à l’âge de 51 ans.

Loin des « c’était mieux avant », cette brève page d’histoire avait seulement pour but de nous replonger un peu aux origines de ce sport que l’on affectionne tant afin de mieux en appréhender l’évolution.

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